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Auteur: Habib Siam - Traduction: Nancy Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill

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C’mon Feet parle de lieux, d’espaces et des gens qui les occupent. Avec le temps, Le Petit Hôtel sur Saint Paul est devenu une sorte de hub créatif pour le crew et moi. La sœur de Yassin, Hala, a écrit le scénario de Bêtes Humaines dans le café du lobby de l’hôtel. J’ai écrit la majeure partie de ma thèse, sur trois ans, à ce même endroit, en passant - je l’avoue - un nombre infini d’heures à fixer la peinture murale d’En Masse qui couvre le mur incliné au fond de la salle. L’été dernier, pendant une rare pause de ses responsabilités managériales, Mathieu Bourgoyne s’est arrêté près de mon espace de travail pour discuter. Il m’a demandé si ça m’intéresserait d’utiliser la salle à l’entrée de l’hôtel pour quelque chose en lien avec les baskets. « Un pop-up shop, une exposition de collection, ce que tu penses pourrait fonctionner », il suggéra. 

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Finalement, nous avons décidé de faire une expo qui met en avant les fans de sneakers de Montréal. Chaque participant devait choisir une paire de sneakers de leur collection pour l’exposer. Au dessus des chaussures, il y aurait un portrait de la personne ; en-dessous une petite histoire à propos de ce qui rend ces chaussures en particulier spéciales. Dans les mois qui suivent, le projet s’est transformé en C’mon Feet. Quand Christopher Chiu a accepté de participer au projet, il m’a demandé si je pouvais choisir un spot  pour notre entrevue. Je ne pouvais pas penser à un meilleur endroit que celui où tout à commencer. Le fondateur de KicksMTL s’inquiétait d’autre chose. « Combien de paires dois-je apporter ? », il m’a texté. J’ai fait exprès de rester vague, pour le laisser décider mais j’ai eu une mini crise cardiaque la nuit avant notre rencontre. Qu’est-ce que je fais s’il arrive avec une décevante petite sélection ?

Ne jamais remettre en question un homme qui co-gère un blog qui s’appelle The Brag Affair.  Je déguste un espresso quand Chris débarque avec deux sacs marins remplis de tellement de chaussures que les coutures allaient exploser. C’est comme s’il avait ressenti mon soulagement mal dissimulé. Il sourit, confiant et modeste malgré le nom de son site de sneakers. « Il y en a encore », il me fait savoir. On marche vers son mini-van de l’autre côté de la rue, la porte arrière s’ouvre et je vois d’autres sacs tous installés dans leur propre siège auto. La symbolique ne m’échappe pas. Je pense à Cristina qui appelle ses baskets ses bébés, quelque chose que la plupart des fans de sneakers, moi inclus, ont fait à un moment ou un autre. Chris est plutôt réservé mais quand il parle de sa famille ça me rappelle que comparer des chaussures à sa progéniture devrait probablement être réservé à ceux d’entre nous qui ne sont pas encore parents. « Ma femme est une sainte », il me confie en parlant de la division des tâches ménagères. « Elle s’occupe de tout et elle tolère mon obsession des baskets ». 

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Au fur et à mesure que la discussion avance, ce qui me frappe c’est à quel point Chris est une personne sincèrement attentionnée. Dans une culture qui valorise souvent la concurrence et l’excès, où les conversations virent souvent vers qui a la plus grande collection et qui a le plus de perles, le bloggeur à la voix douce est concerné par la construction communautaire en ligne et virtuelle. Il utilise les médias pour promouvoir les collectionneurs locaux et informer ses pairs des soldes et organise aussi des rencontres mensuelles pour que ses « followers » se rencontrent en personne. Chris a appris une leçon importante quand il est tombé sur une paire de Adi-Rose à la solderie Adidas de Boucherville à 16$. Il a posté une photo de sa trouvaille sur le forum Sole Collector et a observé le « thread » engrangé, de façon inattendu, une quantité surprenante de trafic. « C’est là que j’ai eu mon premier moment de célébrité sur Internet, si on peut appeler ça comme ça », Chris pense en prenant une petite pause.  « Ce n’est pas vraiment de la célébrité (…) mais ça m’a donné une idée de ce qu’on peut faire avec très peu ».  

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C’mon Feet is about places, spaces, and the people who occupy them. Over time, Le Petit Hotel on St. Paul has become something of a creative hub for the crew and me. Yassin’s sister, Hala, wrote the script for Bêtes Humaines in the hotel lobby’s café. I penned the majority of my doctoral dissertation, over a 3 year stretch, in that same spot – admittedly spending countless hours staring at the En Masse mural that covers a slant wall in the back. Last summer, on a rare break from his managerial duties, Mathieu Bourgoyne stopped by my workspace for a quick chat. He asked if I’d be interested in using the front room by the hotel’s entrance for something sneaker-related. “A pop-up shop, a collection display, whatever you think would work,” he suggested. 

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Eventually, we agreed to hold an exhibit spotlighting Montreal sneaker enthusiasts. Each of the participants would choose a pair of kicks from their collection to be on display. Above the pair would be a portrait of the person; below, a short story about what makes those specific kicks noteworthy. In the ensuing months, the project morphed into C’mon Feet. When Christopher Chiu agreed to join the project, he asked if I might pick a good spot for our interview. I couldn’t think of anywhere better than the very place where this all started. The founder of KicksMTL had one other concern. “How many pairs should I bring?” he texted. I was purposely vague, leaving it up to him to decide, but had a mini-panic attack the night before we met. What if he shows up with an underwhelming selection?

Never doubt a man who co-runs a blog called The Brag Affair. I’m sipping on an espresso when Chris shows up with a pair of duffle bags stuffed with so many kicks the seams were ready to burst. It was as if he’d sensed my thinly veiled relief. He smiles, confident and, despite his sneaker site’s name, ever so humble. “There’s more,” he lets me know. We walk to his mini-van across the street, the back door slides open, and I see a couple more bags each nestled in its own baby seat. The symbolism is not lost on me, as I think back to Cristina referring to her sneakers as her “babies” – something most other sneaker enthusiasts, including myself, have done at some point or another. Chris is fairly private but when he speaks about his family, I am reminded that likening shoes to offspring is probably best reserved for those of us who are not yet parents. “My wife is a saint,” he shares, referring to the division of household responsibilities. “She takes care of everything… and she tolerates my sneaker obsession.”

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As we delve deeper into conversation, what strikes me is how genuinely thoughtful an individual Chris is. In a culture that often values competition and excess, where discussions sometimes degenerate into whose collection is bigger and who owns more “heat,” the soft-spoken blogger is concerned with community building, both online and virtual. He uses social media to promote local collectors and inform his peers of sales he comes across, but also organizes monthly meets for his “followers” to connect in person. Chris learned a valuable lesson when he stumbled on a pair of Adi-Rose samples at the Boucherville Adidas outlet for a tidy $16. He posted pictures of his find on the Sole Collector forum and watched the thread unexpectedly garner an inordinate amount of traffic. “That’s where I got my first taste of Internet fame, if you can call it that,” Chris reflects, with a momentary pause. “It’s not real fame (…) but it gave me a sense of what you could do with very little.”  

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I Love Ugly ont tendance a créer des lookbooks incroyables. Cette fois ci, la marque néo-zélandaise a fait équipe avec Trashhand, le photographe urbain qui connait un popularité incroyable sur Instagram, pour créer un lookbook qui met en vedette des morceaux courants, ainsi que quelques uns qui seront bientôt disponibles. Jetez un coup d'oeil à quelques photos ci-dessous et passez à la boutique pour découvrir les nouveautés I Love Ugly!


I Love Ugly have a knack for pumping out some amazing lookbooks. This time, the New Zealand-based brand has teamed up with renowned urban photographer Trashhand to create a lookbook that puts a mixture of current and upcoming goods on display. Check out a few of our favourite shots below and come by the shop to check out the latest from I Love Ugly!

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J’ai couru dans le magasin Simon pour m’accorder une pause du froid de février. Pendant que je me baladais dans les allés, je reçois un appel de Cristina que je n’avais pas encore rencontré à ce stade. Elle a appelé pour avoir un peu plus d’informations sur le projet et pour effacer toute tension potentielle avant l’entretien. On a commencé par parler de qui avait accepté de participer au projet, quand elle demande si Dylan est sur la liste. Je m’arrête un instant avant d’admettre que je ne savais pas qui Dylan était. « Mec…t’es rien sans Dylan », elle crie à moitié en insistant bien sur « rien ». Je ne pouvais évidemment pas déconner et prendre le risque de n’être rien, donc j’ai demandé à Cristina de me mettre en contact avec lui. Après quelques emails, mon gars était sincèrement inquiet de ne pas avoir assez pour contribuer au projet- le premier exemple parmi plusieurs de sa diligence pour la recherche de la qualité. Alors on a fixé un rendez-vous téléphonique rapide pour clarifier les choses. 

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Ce qui devait être un appel rapide a fini par être une discussion captivante de presque une heure et demi. On a commencé avec des généralités : silhouettes préférées, le temps passé avec Triple 5 Soul et Tinker. Il y a de l’enthousiasme dans la voix de Dylan Adair lorsqu’il parle de son admiration pour le designer responsable chez Nike et l’emblématique gamme Air Max de Hatfield. Les premières discussions t’apprennent beaucoup sur une personne. La plupart des fans de sneakers, par exemple, associent la Air Trainer 1 avec Bo Jackson. Dylan les appelle les « McEncores ». A l’entendre, je me suis dit qu’il avait grandi avec les sports de raquette, ce qu’il a confirmé en m’avouant que son père était un joueur de squash semi-professionnel. L’indigène de Montréal a une affinité particulière pour la semelle segmentée de la Air Stab, se sent bizarre en chaussure de basket et se méfie des phénomènes de mode. « Je suis tellement content de ne jamais avoir porté des Bape », il avoue. Une fois que la fierté dans sa voix s’estompe, j’entends de l’eau coulée et le bruit d’assiettes. Je lui demande s’il faisait la vaisselle tout ce temps. « Non...je prépare le dîner pour les filles », il répond, avec, j’imagine, un petit sourire.

Quelques semaines plus tard, je rencontre Dylan dans son bureau à Saint Henri pour notre shoot et entretien. Le gars avait rempli le coffre d’une mini-van de boîtes de sneakers. Des Curry Air Max 1, Neon 95 et Michigan Dunk pour son amour des Wolverines. Il y a une citation écrite à la craie sur l’un des murs : « l’excellence n’est pas un acte, c’est une habitude ». La phrase représente une philosophie que Dylan et sa femme Mia ont adoptée et appliquée à Archer Hard Goods, leur entreprise familiale. Alors qu’on parle de tissus et de son amour pour les SB, le designer roux me fait cadeau d’un autre bijou, celui-ci de Voltaire : « qui plume a, guerre a ». Dylan explique que notre façon d’écrire et de parler, d’interagir et de modeler nos vie, est une bataille pour fournir de la clarté, de l’information et du pourvoir à ceux qui nous entourent. C’est pourquoi on a le sentiment d’être en guerre lorsqu’on parle.    

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Je commence à mieux comprendre ce que Cristina voulait dire. Voilà un homme qui a pris une paire standard de Blazer et l’a remodelée pour en faire un hommage à Joy Division pour Sneaker Pimps Montréal. On a parlé de la basket, de ce qu’elle représentait pour lui et de comment un projet personnel a attiré tellement d’attention sur internet et généré une telle controverse. Dix ans plus tard, Dylan les a encore les chaussures. Ces sneakers, qu’il garde dans une boite en bois sur mesure, sont le fruit d’un dur labeur. Il a demandé à un ami de graver au laser les premières paroles d’une chanson intitulé « Insight ». Le choix des mots, mélancoliques et pourtant pleins d’espoir, sont le reflet de la personnalité de Dylan - un individu qui a réussit à trouver une profondeur d’esprit tout en gardant une certaine exubérance et jeunesse. Combien de personnes dans leur quarantaine changeraient de basket 3 fois pendant une session de 4h ? Même chaussure, différentes couleurs. 

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I ran into Simon’s department store for a quick reprieve from the February cold. As I aimlessly wander the isles, I get a call from Cristina, who at this point I hadn’t actually met yet. She rang to get a bit more info on the project and break any potential pre-interview ice. We began discussing who else had agreed to participate, when she asked if Dylan was on the list. I paused, before admitting I didn’t know who Dylan was. “Dude… you’re nothing without Dylan,” she half-yelled, putting some elbow grease into that “nothing.” I damn sure couldn’t mess around and risk being nothing, so I had Cristina put me and him in touch. A few e-mails in, my man was genuinely concerned about whether he had enough to contribute to the project – the first of many examples of his diligence in the pursuit of quality. So we set up a quick phone meeting to iron things out.

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Quick ended up being a very free-flowing and engaging hour and almost a half. We started with broad brushstrokes: favorite silhouettes, his time with Triple 5 Soul, and Tinker. There’s a spark in Dylan Adair’s voice when he talks about his admiration for Nike’s head designer and Hatfield’s iconic Air Max line. You can find out a lot about a person in that first conversation you share. Most sneaker lovers, for example, associate the Air Trainer 1 with Bo Jackson. Dylan refers to them as the “McEncroes.” Hearing him say that, I assumed he grew up around racket sports, which he confirmed when he mentioned his father was a semi-professional squash player. The Montreal native has a particular affinity for the segmented sole on the Air Stabs, feels funny wearing basketball shoes, and is generally suspicious of popular trends. “I’m so glad I didn’t drink the Bape Kool Aid,” he tells me. Once the pride in his voice subsides, I hear water run through a faucet and the clanging of plates. I ask if he’d been doing dishes this whole time. “No… I’m making dinner for the girls,” he responds, with what I imagine might have been a smirk.

A few weeks later, I meet Dylan at his office in St Henri for our shoot and interview. This dude had filled the back of a mini-van with a stack of sneaker boxes. Curry Air Max 1s, Neon 95s, and Michigan Dunks for that “Go Blue!” love. There’s a quote handwritten in chalk on one of the walls: “Quality is not an act, it’s a habit.” The phrase represents a life philosophy that Dylan and his wife Mia have embraced and subsequently applied to Archer Hard Goods, their family business. As we chat about fabrics and his love for SBs, the red-headed designer blesses me with another gem, this one from Voltaire: “Qui plume a, guerre a.” Dylan explains that as we write, speak, and interact with one another, as we design our respective lives, we are engaged in a relentless battle to provide clarity, information, and power to those around us. Ultimately, when we speak we are at war.

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I begin to get a better sense of what Cristina meant. This is a man who once took a general release Blazer and refashioned it into a tribute to Joy Division for Sneaker Pimps Montreal. We talked about the sneaker and what it meant to him. How what began as a passion project gained so much online traction and generated controversy. Ten years later, Dylan still has the shoes, which he keeps in a custom wood box. They are a true labor of love. On the Nikes’ swoosh, he had a friend laser etch the opening lyrics to a song fittingly titled “Insight.” The choice of words, melancholic yet somewhat hopeful, are a reflection of Dylan’s character – a thoughtful individual who’s nurtured a depth of spirit balanced with exuberance and youthfulness. How many 40 some odd year olds would change sneakers three time during the course of a 4-hour session? Same shoe too, just different colorways. 

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Si vous aimez le foot ou la photographie, notez bien la date : ce dimanche à 16h, le vernissage de Finding Football, l'exposition de Celia Spenard-Ko, aura lieu au Burgundy Lion.

Finding Football est un projet qui date de l'automne dernier, quand Celia a fait un séjour au Royaume Uni avec Ben Kriz. Ensemble, leur but était de voir le plus de matchs de foot que deux semaines permettaient. Ils ont vu des matchs à Liverpool, Blackpool, Glasgow, Londres, et ont visité des terrains à York, Richmond, et Fort William.

Les photos 35mm prises par Celia montrent la passion, les histoires, et les traditions du foot et de ses supporters. Pour renforcer l'ambiance du "jour de match", l'exposition se tiendra au Burgundy Lion et une épinglette en émail conçue par Ben Kriz, intitulée "Red Mist", sera en vente au vernissage. Pour Celia et Ben, le moment ou un carton rouge est donné par l'arbitre représente les émotions et la passion du foot, ou les supporters et les joueurs sont plongés dans le chaos. 

On se voit dimanche à 16h au Burgundy Lion!

Finding Football Celia Spenard-Ko OTH

If you love football or photography, you'll want to stop by The Burgundy Lion on Sunday at 4pm for the vernissage of Celia Spenard-Ko's Finding Football exhibition.

Finding Football is a project that began last fall when Celia visited the UK with Ben Kriz. Their goal was to fit as many football matches as they could into two weeks and their journey took them to storied grounds and smaller pitches alike. They saw games in Liverpool, Blackpool, Glasgow, London, and visited pitches in York, Richmond, and Fort William.

Celia's 35mm photographs capture the passion, the tales, the depth, and the traditions of football. To cap things off, the exhibit is being held at The Burgundy Lion to cement Finding Football's matchday vibe and a limited edition pin designed by Ben Kriz, "Red Mist", will be for sale at the vernissage. In Celia and Ben's eyes, nothing quite represents pure footballing passion like outpouring of emotion that surrounds a referee issuing a red card.

We'll see you on Sunday as of 4pm at The Burgundy Lion!

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English version follows French.

Auteur: Habib Siam - Traduction: Nancy Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill

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C’était le premier entretien et photo shoot qu’on a fait pour C’mon Feet. Je n’avais jamais rencontré Cristina mais on s’était eu au téléphone plusieurs fois après que Yassin m’a recommandé de l’inclure dans le projet. Il ne sait pas exactement ce qu’elle fait dans la vie, mais il sait qu’elle bosse dans le design, qu’elle aime les sneakers et qu’elle a des histoires à n’en plus finir. J’ai rencontré notre mystérieuse « fashionista » un jour d’hiver typiquement montréalais où on voit la neige tomber horizontalement. Je ne sais pas exactement comment ni où les flocons touchent le sol, mais évidemment ils le font. Petit à petit, la ville nous fait penser au bureau de Tony avant qu’il nous introduise à son « petit pote. » Le temps que j’arrive chez Cristina les escaliers qui mènent à son appartement représentent un tel risque que je maudis l’hiver et les marches glissantes d’un même souffle gelé. Au moins, ce ne sont pas les escaliers en colimaçon.

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J’arrive en haut, je sonne et je remarque un autocollant sur la porte : « attention au chien ». Au moment où je rentre, je suis accueilli par Carlito Suavé, un bulldog victorien de Biscayne, et C-Dawg Playboy, un Jack Russell écossais que Cristina a adopté à Dubai. Pour quelqu’un d’origine Espagnole, Aztèque, Italienne et Libanaise, rien d’étonnant à ce qu’elle partage sa maison avec deux chiens internationaux. Le couloir d’entrée mène à une autre volée de marches. Celles-ci vous conduisent à une chambre avec une table en bois de chêne. A droite, il y a ce qui semble être un dressing avec tout un tas de SB éparpillées dans le coin. « Je n’ai jamais vu une paire de Hunters aussi petites », je me suis dis. C’est là que Cristina sort, une paire de Blazer avec un pony hair swoosh aux pieds – un 5,5 homme je découvre plus tard.

Ana Cristina Mendoza échappe à toute définition ou catégorisation qu’on pourrait lui imposer. Son attirance pour la mode est enracinée dans le rythme effréné de l’industrie. « Ca bouge toujours, ça évolue, ça change et ce n’est jamais immobile…et je pense que c’est dans mon sang. Je suis né avec »,  elle m’explique en racontant son parcours nomade. Après avoir écouté son entretien, Yassin m’envoie un email. « Je ne sais toujours pas ce que Cristina fait »,  il admet. Mais, je suis sûr que c’est le but. Cristina se connait assez bien pour savoir exactement ce qu’elle fait et vers quoi elle se dirige. Elle semble être quelqu’un avec de grandes aspirations, le talent pour les réaliser et toute l’intention du monde de le faire. J’ai comme l’impression que son imprécision et sa réserve occasionnelle sont des techniques de défense pour ne pas être bloqué dans les perceptions des autres de qui elle est et de ce qu’elle représente. Dans un sens, c’est ironique qu’elle n’ait pas gardé une seule de ses boîtes de sneakers. 

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Cristina a un avis unique sur les chaussures, faisant souvent référence aux structures de la mode, l’architecture des sneakers, ou la construction d’une chaussure. Malgré son affinité pour le changement, l’amour de la latino-libanaise pour les baskets émane de la constance qu’elles lui procurent. « Elles sont fidèles », insiste-t-elle. « Je veux dire regarde…une femme grossie, et elle perd du poids, ensuite elle redevient un peu boulotte, mais tu sais quoi ? Ta chaussure te va toujours. » C’est cette fiabilité qui a permis de créer un lien entre Cristina et ses pompes. Elle traite ses baskets comme l’incarnation de certains moments de sa vie, qu’ils soient doux, aigres, ou aigres-doux. Du voyage au travail, des relations aux souvenirs d’enfances, Cristina a des histoires pour chaque paire. Il me semble qu’on l’a vu pendant une phase de transition dans sa vie – une phase symbolisée en quelque sorte par son éloignement des baskets pour entrer dans l’univers des chaussures à talon. Elle a eu les larmes aux yeux quand elle s’est mise à penser à ce que les SB, Jordan et Diamond Turf représentent pour elle. Ce tremblement momentané dans sa voix pendant qu’elle nous parlait de ses « bébés » était un beau moment, émouvant, l’un des plus authentique que nous ayons vécu sur ce projet.

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 Note de l’éditeur : pour information, je me suis cassé la gueule sur ses escaliers en descendant.

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This was the first interview and shoot we did for C’mon Feet. I had never met Cristina, but we’d spoken on the phone a few times after Yassin had recommended I include her in the project. He couldn’t tell me exactly what she did, but knew she was in design, loved her some sneakers, and had stories for days. I linked with our mystery fashionista on one of those Montreal winter days where you look out the window and see snow “falling” horizontally. I’m still not sure how or where the flakes ever hit the ground, but they obviously do and have the city looking like Tony’s desk before we say hello to his “little friend.” By the time I get to Cristina’s, the staircase leading up to her apartment poses enough of a hazard that I curse the winter and the slippery steps in the same frozen breath. At least they’re not the windy ones.

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I get to the top, ring the doorbell, and notice a sticker on the front door: “Beware of Dog”. As I walk in, I’m greeted by Carlito Suavé, a Victorian Bull Dog from Biscayne, and C-Dawg Playboy, a Scottish Jack Russell Cristina adopted in Dubai. Sharing a home with two international canines seems only fitting for someone whose cultural background is a mix of Spanish, Aztek, Italian, and Lebanese. The hallway entrance connects to another flight of stairs. These ones take you up to a room with a solid oak dining table. To the right is what seems like a walk-in closet with a bunch of pink box era SBs scattered in the corner. “I’ve never seen a pair of Hunters so small,” I thought to myself. That’s when Cristina steps out, rocking a pair of Blazers with a pony hair swoosh – a men’s size 5.5 I would later find out.        

Ana Cristina Mendoza eludes any definition or categorization you might impose on her. Her attraction to fashion is rooted in the industry’s relentless pace. “It’s always moving, and evolving, and changing, and never being still… and I think it was in my blood. I was born with it,” she explains while recounting a nomadic upbringing. After listening to her interview, Yassin shot me an email. “I still don’t know what Cristina does,” he admitted. I’m pretty sure that’s the point though. Cristina is self-aware enough to know exactly what she’s doing and where’s she headed. She strikes me as someone with great aspirations, the talent to live up to them, and every intention of banking on that promise. I get the sense that her occasional vagueness or aloofness is a defense tactic against being trapped in other people’s perceptions of who she is and what she’s about. In a way, it’s ironic and telling that she hasn’t kept a single one of her sneaker boxes.

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Cristina has a unique take on footwear, often referring to the mathematics of fashion, the architecture of sneakers, or the construction of a shoe. Despite her affinity for change, the Lebano-Latina’s love for sneakers comes from the consistency they provide her. “They’re loyal,” she insists. “I mean look… a woman gets fat, and she looses weight, and then she gets a bit plumpier again, but you know what? Your shoe will always fit you.” It’s this reliability that helped create a bond between Cristina and her kicks. She treats her sneakers as the embodiment of certain phases in her life, whether sweet, bitter, or bittersweet. From travels to travails, relationships and childhood memories, Cristina has stories to fit every pair she owns. We seemed to catch her at a transitional point in her life – one symbolized, in some ways, by her move away from sneakers into the world of heels. She got misty when reflecting on what her SBs, Jordans, and Diamond Turfs meant to her. That momentary crack in her voice as she spoke to us about her “babies” was beautiful, touching, and one of the more genuine moments we experienced on this project.

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 Editor’s note: For the record, I busted my ass on those stairs on the way down.

 

OTH NBHD Park Ex

Park Ex, est le troisième quartier de la plus récente édition de notre série "OTH - c'est chez nous". Situé au nord de l'avenue Parc, Park Ex est un véritable melting pot de nombreux groupes culturels à Montréal. Jetez un coup d'oeil aux photos de Tron, et n'oubliez pas de prendre un t-shirt à la boutique ou en ligne, dès jeudi prochain! 


The third neighbourhood featured in the latest instalment of our "OTH - c'est chez nous" series is Park Ex. Located at the north end of Park Ave., Park Ex is a melting pot of Montrealers from different backgrounds. Check out Tron's photos from Park Ex below and grab a t-shirt from the shop or online next Thursday!

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Intercalé entre le Mile End et Parc Ex, Mile Ex est un quartier avec une identité unique. Situé dans le quadrilatère Jean Talon-Van Horne, Clark-Parc, les maisons et les usines se retrouvent l'un à coté de l'autre. Mile Ex figurent parmi les trois quartiers choisis pour la prochaine édition de la série "OTH - c'est chez nous". Regardez les photos de Tron ci-dessous et ne manquez pas le lancement des t-shirts jeudi prochain à la boutique et en ligne!


Sandwiched between Mile End and Parc Ex, Mile Ex is a neighbourhood with a unique identity. Bordered by Jean Talon to the north, Van Horne to the south, Clark to the east and Parc to the west, Mile Ex is home to houses and factories alike. We've tapped Mile Ex as one of three neighbourhoods for the next instalment of our "OTH - c'est chez nous" series. Peep Tron's photos below and don't miss the drop next Thursday at the shop and online!

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OTH NBHD Mile End

Le Mile End est uns des quartiers les plus connus de la ville, et il est grandement considéré comme le quartier des artistes. Bien sur, on ne peux pas parler du Mile End sans mentionner ses fameux bagels. Le Mile End est un des trois quartiers choisis pour la prochaine édition de notre série "OTH - c'est chez nous". Jetez un coup d'oeil aux photos que Tron a prises, et soyez prêts pour les t-shirts, qui sortent jeudi prochain à la boutique et en ligne, en quantité limitée!


Mile End is one of the city's most well-known neighbourhoods and has been a creative hub for decades. Of course, we'd be remiss if we didn't mention the neighbourhood's famous bagels. We've tapped Mile End as one of the three neighbourhoods for the latest edition of our "OTH - c'est chez nous" t-shirt series. Check out Tron's photos from Mile End below and be on the look out for the t-shirts, which drop next Thursday at the shop and online, in limited quantities.

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OTH NBHD Mile End 2
OTH NBHD Mile End 4
OTH NBHD Mile End 6
OTH NBHD Mile End 8
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OTH NBHD Mile End 9
OTH NBHD Mile End 10
OTH NBHD Mile End 12
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OTH NBHD Mile End 3

English version follows French.

Auteur: Habib Siam - Traduction: Nancy Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill
Episode 1 - Yassin Alsalman

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On est dans le studio chez Michael, entrain de fouiller sa caverne aux trésors remplie de vinyles, d’objets de collection de basket et de sneakers classiques. Je remarque deux paires de Barkley Air Max 94 – une haute, une basse, les deux aux couleurs des Phoenix Suns, celles de l’équipe en visite. Au moment où je repère les baskets à l’allure d’un tank, les premières à utiliser le système auto-lace Nike, j’ai le sentiment d’avoir 15 ans à nouveau. Sir Charles avait marqué 56 contre les Warriors dans le premier round des playoffs. Sprewell était toujours chauve à l’époque et n’avait pas encore étranglé son coach.  Quand Michael me fit signe de la tête, je sors de ma transe et regarde la photo qu’il me montre sur son téléphone. « C’est ça qui compte », dit le DJ à la radio. Je me penche et je vois une photo de son frère aîné David, entouré de ses amis et de sa famille, content, tenant une paire de Stan Smith – les blanches avec le talon vert. On peut dire que généralement les baskets sont hors de prix, mais rien ne vaut le sentiment de redevenir adolescent à 50 ans.  « Il les adorait quand il était plus jeune », dit Michael. « Il a tout fait dans ces baskets. Il les avait porté jusqu'à ce qu’il ne restait presque plus rien ». Quand adidas a ressortit la chaussure de tennis classique, le DJ de CKUT savait que ce serait le cadeau d’anniversaire parfait pour son frère. « Je suis presque sûre que D. les a porté pour dormir ce soir-là, comme on le faisait quand on était gosse et qu’on avait de nouvelles pompes. »

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Un collectionneur bloqué dans les années 90, l’attachement de Michael « Pro-V » Pantin à la famille, aux proches et au crew, est profond. Quand je commence notre entretien en demandant à l’originaire de Notre-Dame-de-Grace de se présenter, il mentionne brièvement ses deux émissions radio : Off The Hook et All Da Way Live. Par contre, il passe presque plus de temps à parler des amis envers lesquels il se sent redevable, de DJ Buddha Blaze et Flow, à Widget et Tokyo Kid. « Faut que tout le monde sache », explique Pro. Après avoir fini l’entretien, je demande à Michael quelles parties on pourrait peut-être supprimer. Il répond sans hésiter : « Quoique tu fasses, tu dois garder la partie à propos de Mike la dedans. C’est mon frérot. Il m’a beaucoup appris. » Il faisait référence à son pote Michael DSK avec lequel il a partagé d’inoubliables moments à la recherche de l’ultime « sneaker high ». Pro-V insiste à partager toute reconnaissance qu’il reçoit avec les quelques choisis qu’il garde proche de lui. Ce genre de chose en dit long sur sa personne. « La communauté. Je veux dire sans ça, tu n’as pas grand chose. »

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Quand Michael était plus jeune, ses parents et lui faisaient un voyage annuel à New York pour assister au Carnaval antillais du Labor Day. Les Pantins, de descendance Trinidadienne, partaient un jeudi, prenaient la route pour 7h vers le sud, et séjournaient souvent dans le même appartement à louer, au croisement de Nostrand et Church. Ces visites ont exposé le jeune Pro-V à des univers culturels qui bourgeonnaient encore à Montréal. Les sneakers, le basket, le hip hop ; il a tout observé et absorbé. Michael se souvient de se promener dans les rues de Brooklyn, les yeux rivés au sol, dans l’espoir d’un aperçu des Garnetts ou des Iversons sur les pieds d’un quelconque piéton. Il partage ses souvenirs en feuilletant « The best of the NBA » (Le meilleur de la NBA) de Jack Clary, à la recherche d’une paire player edition des Barkley Air Force Max qu’il avait hâte de me montrer. Une petite carte glisse du livre et tombe par terre ; c’est probablement une carte que Michael utilisait comme marque page. Pro la ramasse, la retourne et sourie. « Voila une carte qui a changé le cours du basket », dit-il. Je jette un coup d’œil à l’objet de collection Upper Deck. C’est Vlade Divac qui tient un maillot Charlotte Hornets. On rit ensemble, en même temps, je m’imprègne de ce qui m’entoure. « J’aime bien ce que tu as fait ici », je lui avoue en faisant référence aux rares trésors amassés au fil des années. « C’est le hip hop », répond-il. « Tout ça c’est le hip hop. C’est tout ça…du basket, aux sneakers, à tous les albums que tu vois. Tout est connecté. C’est pour ça que tout est là. » 

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We’re in Michael’s home studio, sifting though a treasure vault of records, sports collectibles, and classic sneakers. I notice two pairs of Barkley Air Max 94s – one high, one low, both in the Phoenix Suns road colorway. The moment I spot the tank-like kicks, the first to use Nike’s auto-lace-loop system, I’m suddenly 15 again. Chuck had torched the Warriors for 56 in the first round of the playoffs. Sprewell was still bald then and had yet to choke his coach. When Michael gives me a nudge, I snap out of my trance and look over to the photo he is showing me on his phone. “This is what it’s all about,” he says. I lean in to see a picture of his older brother David, surrounded by friends and family, gleefully holding a pair of Stan Smiths – white with the green heel tab. You can argue that sneakers are generally overpriced, but there’s no dollar tag you can put on anything that makes a 50 year-old feel like an adolescent again. “He used to love those when he was younger,” Michael says. “He did everything in those kicks. Rocked them ‘til there was almost nothing left.” When Adidas reissued the classic tennis shoe, the CKUT DJ knew they would make a perfect birthday gift for his big brother. “I’m pretty sure D. wore them to bed that night, the way we did when we were kids and got new kicks.”

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A hoarder trapped in a 90s time warp, Michael “Pro-V” Pantin’s attachment to family, both kin and crew, runs deep. When I start our sit-down by asking the Notre-Dame-de-Grace native to introduce himself, he only briefly mentions his two radio shows, Off The Hook and All Da Way Live. Instead, he spends almost more time speaking about the friends he feels indebted to, from DJ Buddha Blaze and Flow, to Widget and Tokyo Kid. “Just have to let everybody know,” Pro explains. After warping up, I ask Michael which parts he would feel comfortable editing out. He replies without any hesitation. “Whatever you do, you gotta keep the part about Mike in there. That’s my guy. He taught me a lot.” He was referring to his surrogate brother, Michael DSK, who he’s been on memorable hunts with in search of the ultimate sneaker high. Pro-V is intent on sharing whatever shine he receives with those special few he keeps close and that sort of thing says a lot about the kind of cat he is. “Community. I mean, without that, you don’t have a whole lot.”

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When Michael was a teen, he and his parents made a yearly trip to New York to attend the city’s West Indian Carnival every Labor Day. The Pantins, who are of Trinidadian descent, would leave on a Thursday, take the 7 hour drive south, and often stayed at the same rental apartment on Nostrand and Church. These visits exposed a young Pro V to cultural worlds that were still burgeoning in Montreal. Sneakers, hoops, Hip Hop; he observed and absorbed it all. Michael recalls walking Brooklyn streets, eyes to the ground, hoping to catch a glimpse of Garnetts or A.I.’s on a random pedestrian’s feet. He shares these memories while paging through Jack Clary’s “The best of the NBA”, looking for a pair of player edition Barkley Air Force Maxes he had been itching to show me. A small card, perhaps one Michael had been using as a page mark, slips out the book and onto the floor. Pro picks it up, flips it over, and cracks a smile. “Here’s a card that changed the face of basketball,” he says. I take a glance at the Upper Deck collector’s item. It’s Vlade Divac holding up a Charlotte Hornets jersey. We share a deep laugh, as I take in my surroundings. “I like what you’ve built here,” I admit, referring to rare memorabilia Pro has amassed over time. “It’s Hip Hop,” he responds. “It’s all Hip Hop. It’s everything… From basketball, to sneakers, to all the albums you see. It’s all connected. Everything is connected. That’s why it’s all here.” 

Auteur: Habib Siam - Traduction: Nancy Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill

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Abu Dhabi du milieu des années 90 était un endroit tranquille où grandir. Le sport était le principal passe-temps ainsi que trainer dans le parking de Burger King, baptisé par les locaux Westside Khartoum parce que les ados qui y squattaient étaient des Soudanais habillés comme 2Pac. Eldorado, le premier cinéma de la ville, a ouvert ses portes en 1994, avec Keanu Reeves et Dennis Hopper dans Speed : le seul film à l’affiche pendant deux bons mois. Un soir, pendant qu’un groupe d’entre nous attendait le film, le frère de mon amie Yasmine passe avec un des ses camarades que je n’avais jamais rencontré. « C’est Yassin », dit-elle, en me donnant un petit coup de coude et me montrant du doigt un ado à la chevelure frisée, la jambe cassée, clopinant sur des béquilles. « Vous devriez passer du temps ensemble. Je pense que vous vous entendrez bien ».

Nous voilà, Yassin Alsalman et moi, vingt-et-un ans plus tard, dans un placard étroit dans son appartement Montréalais. L’homme, que la plupart connaissent sous le nom de « The Narcicyst », est debout sur un tabouret, une boite de sneakers dans chaque main. Il est à la recherche d’une paire de Pewter Jordan 1 qu’il veut nous montrer pour le shoot et me demande de garder un œil sur Shams - soleil en arabe - son bébé de 22 mois. Le petit bonhomme est vautré sur le tapis dans le séjour.  Il est lancé dans une bataille avec un sac plastique à zip fermé contenant une paire d’adidas Jeremy Scott. Les noirs avec les gorilles. « Shamoussy », je balance sur un ton joueur. Il lève la tête. Nos regards se croisent. « Addou », il déclare et répète, après une petite pause. Je ne sais pas ce qu’il essaye de dire, mais il est déterminé à s’emparer du jouet poilu à travers le plastique. « Je les ai acheté pour lui », explique Yassin en attrapant les sneakers que son fils ronge maintenant. « Je me suis dit que je les mettrai le jour de son anniversaire quand il sera un peu plus grand. Pour le rendre dingue. » Si la musique de Wu-Tang est pour les générations futures, la musique de Yassin et son art sont pour Shams – et d’autres enfants à travers Shams.

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Professeur en média et études culturelles à l’université de Concordia, le natif de Basra compare la salle de classe et la scène. « Enseigner, c’est totalement différent », dit-il, en parlant du processus créatif pour créer un programme scolaire. « Les thèmes principaux de mon cours sont le lieu, l’espace et la vitesse à laquelle la culture traverse l’espace». Yassin utilise le hip-hop, la musique et les films pour soulever les problèmes sociaux et politiques plus globaux qui forgent l’expérience des déplacés internationaux, de ceux en dispora. « Pas qu’on soit esclave», affirme Narcy en comparant les liens raciaux des afro-américains à la perception dominante des arabes. « Mais on est en quelque sorte des esclaves de la guerre. (…) Notre culture est devenue une énorme consommatrice de la guerre… du côté du receveur. »

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La frustration grandissante de l’artiste par rapport à la représentation des médias de la culture arabe a récemment poussé le jeune homme de 32 ans à fonder une collectivité d’artiste : We Are The Medium. « Nous ne contrôlons plus comment les gens perçoivent notre histoire », explique-t-il. « [The Medium] n’est qu’un effort concerté pour promouvoir notre production, pour promouvoir la présence de notre production, mais aussi pour réfléchir de façon critique à ce qu’on présente au monde. » Derrière cet échange autour de l’art et l’international, se cache une conversation sur les sneakers. Yassin se souvient de convoiter les Playoff Jordan 8 d’un ami, d’avoir eu la version originale des Concord 11 et de jouer au basket en Wallabees. « Les sneakers, c’était ce qu’il y avait de plus important », regrette-t-il en expliquant l’évolution de sa relation avec les chaussures.  « Tu dis ça tous les ans », je l’interromps brièvement, « j’en ai fini avec les sneakers ». Yassin souris. « Je n’en ai pas acheté depuis un moment. Je suis plus dans la B.D que les sneakers. » Quelques jours plus tard, je reçois un texto. « Je viens de choper les nouvelles Y-3 mec ! ». Qu’on l’assume ou non, un amoureux des sneakers, c’est à vie. 

Écoutez le podcast en bas de page et dirigez-vous vers @cmonfeet sur Instagram pour plus de photos!

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Mid-90s Abu Dhabi was a fairly uneventful place to grow up. Sports were a dominant pastime, as was loitering in the Burger King parking lot – a place the locals called Westside Khartoum because most of the teens who hung out there were Sudanese and dressed like 2Pac. Eldorado cinema, the city’s first movie theater, opened for business in 1994, with Keanu Reeves and Dennis Hopper’s Speed as the only picture on the bill for a good two months. A group of us were waiting on show time one night when my friend Yasmin’s brother walked by with a classmate of his I had never met. “That’s Yassin,” she nudged, pointing to a frizzy haired, broken footed adolescent on crutches. “You two should hang out. I think you’d get along.”      

Twenty-one years later, Yassin Alsalman and I are in a cramped storage closet in his Montreal apartment. The man most know as “The Narcicyst” is standing on a stool, balancing sneaker boxes in both hands. He’s digging for a pair of Pewter Jordan 1s to show us for the shoot, and asks me to keep an eye on Shams, his 22-month-old toddler. The little man, whose name is Arabic for sun, is sprawled on the living room carpet. He is waging battle on a zip-locked bag holding a pair of Jeremy Scott adidas. The black ones with the gorillas on them. “Shammousy,” I blurt playfully. He looks up. We lock eyes. “Addou,” he asserts, and repeats after a slight pause. I have no clue what he means, but he is determined to get through the plastic to the furry play thing inside. “I bought these for him,” Yassin explains, reaching for the sneakers his son is now gnawing at. “I figured I’d rock them on his birthday when he gets a bit older. Have him wig out over them.” If Wu-Tang is for the babies, Yassin’s music and artistry are for Shams – and other children through Shams.

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A professor of media and cultural studies at Concordia University, the Basra native compares the class to the stage. “Teaching is totally different,” he says, speaking on the creative process of designing syllabi. “The main themes of my class are space, place and race… not race as in skin tone but (…) the speed at which culture travels in.” Yassin uses Hip Hop, music, and film to address broader social and political issues that shape the experiences of the globally displaced, of those in diaspora. “[It’s] not that we’re slaves,” Narcy reflects, comparing African-American race relations to the dominant perception of Arabs. “But we’re sort of like war slaves. (…) Our culture has become a massive consumer of war… on the receiving end.”

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The artist’s growing frustration with mainstream media’s representations of Arab culture recently compelled the 32 year old to form an artist collective called We Are The Medium. “We don’t control how people perceive our history anymore,” he explains. “[The Medium] is just a concerted effort to elevate our output, to elevate the presence of our output, but also to think critically about what we’re presenting to the world.” Nestled in this exchange about arts and internationality, is a conversation about sneakers. Yassin recalls coveting a friend’s Playoff Jordan 8s, owning the original Concord 11s, and hooping in Wallabees. “Kicks used to be everything,” he laments, explaining his evolving relationship with footwear. “I hear you say this every year,” I interject momentarily: “I’m done with sneakers.” Yassin smiles. “I haven’t bought [any] in a while though. (…) I’m more into comic books than kicks.” Just a few days later, I get a text. “Just scooped the new Y-3s son!” Whether we cop to it or not, true sneaker lovers are lifers. 

Check out the podcast below and hit @cmonfeet on Instagram for more pictures!

Les créatifs de la collective Brain Dead viennent de dévoiler le lookbook accompagnant la collection Drop 2. En collaboration avec Sonic Platforms, une firme de média, Brain Dead a créé un lookbook psychédélique, capté avec l'aide d'un scanneur 3D.

Jetez un coup d'oeil au lookbook, et passez vite à la boutique prendre quelques morceaux avant que la collection ne soit partie!


The creatives over at Brain Dead have just released the lookbook for their Drop 2 collection. Brain Dead teamed up with Sonic Platforms, a new media design firm, to create a psychedelic, 3D-rendered lookbook that seems like something out of a fever dream. Sonic Platforms shot the entire lookbook using only a 3D scanner.

Check out the incredible lookbook below and swing by the shop to pick up one of the few pieces remaining from the collection! 

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I Love Ugly a fait équipe avec Travis Gumbs et Joshua Kissi de Street Etiquette pour concevoir un lookbook qui met en évidence de nombreux morceaux de la plus récente collection I Love Ugly, et donne un avant-goût des prochaines collections de la marque néo-zélandaise. Le lookbook a été photographié par le studio créatif Shadowlands.

Jetez-y un coup d'oeil en bas de page, et surveillez de près le blogue pour ne pas manquer les nouveautés I Love Ugly!


I Love Ugly teamed up with Travis Gumbs and Joshua Kissi of Street Etiquette to create a lookbook showcasing a number of pieces from the latest I Love Ugly collection, while teasing a few pieces from upcoming collections. The lookbook was shot by New Zealand-based creative studio Shadowlands.

Check it out below and keep an eye out for the latest I Love Ugly arrivals at the shop!

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Nos amis de la marque I Love Ugly viennent de dévoiler leur lookbook pour cette saison. Comme ils en ont l'habitude, ils offrent cette saison une belle combinaison de vêtements confortables et relaxés, tel que le pantalon hyper-populaire Zespy, ainsi que des morceaux un peu plus formels et adaptés. Découvrez la collection ci-dessous et surveillez de près les réseaux sociaux pour ne pas manquer la collection, qui devrait arriver d'ici quelques semaines!


The good people over at I Love Ugly have put out an awesome lookbook for their Spring '15 collection. As usual, the brand offers a nice balance between casual athletic wear and more formal pieces. Check out the looks from the New Zealand brand below and be on the lookout for the collection to arrive in the coming weeks!

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Nous vous présentons notre plus récent lookbook pour femmes, photographié par OumaymaEden a été stylée par Frédérique Gauthier dans plusieurs de nos nouveaux morceaux, incluant des pièces FWK, Wood Wood, Nike, Kowtow, et Brookes Boswell

Toutes les pièces sont désormais disponibles à la boutique.


We are proud to present our latest women's lookbook, photographed by Oumayma and styled by Frédérique Gauthier. Eden is wearing a number of our newer arrivals, including pieces from FWKWood WoodNikeKowtow, and Brookes Boswell.

All of the pieces are now available at the shop.

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