English version follows French.
Auteur: Habib Siam - Traduction: Nancy Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill
J’ai couru dans le magasin Simon pour m’accorder une pause du froid de février. Pendant que je me baladais dans les allés, je reçois un appel de Cristina que je n’avais pas encore rencontré à ce stade. Elle a appelé pour avoir un peu plus d’informations sur le projet et pour effacer toute tension potentielle avant l’entretien. On a commencé par parler de qui avait accepté de participer au projet, quand elle demande si Dylan est sur la liste. Je m’arrête un instant avant d’admettre que je ne savais pas qui Dylan était. « Mec…t’es rien sans Dylan », elle crie à moitié en insistant bien sur « rien ». Je ne pouvais évidemment pas déconner et prendre le risque de n’être rien, donc j’ai demandé à Cristina de me mettre en contact avec lui. Après quelques emails, mon gars était sincèrement inquiet de ne pas avoir assez pour contribuer au projet- le premier exemple parmi plusieurs de sa diligence pour la recherche de la qualité. Alors on a fixé un rendez-vous téléphonique rapide pour clarifier les choses.
Ce qui devait être un appel rapide a fini par être une discussion captivante de presque une heure et demi. On a commencé avec des généralités : silhouettes préférées, le temps passé avec Triple 5 Soul et Tinker. Il y a de l’enthousiasme dans la voix de Dylan Adair lorsqu’il parle de son admiration pour le designer responsable chez Nike et l’emblématique gamme Air Max de Hatfield. Les premières discussions t’apprennent beaucoup sur une personne. La plupart des fans de sneakers, par exemple, associent la Air Trainer 1 avec Bo Jackson. Dylan les appelle les « McEncores ». A l’entendre, je me suis dit qu’il avait grandi avec les sports de raquette, ce qu’il a confirmé en m’avouant que son père était un joueur de squash semi-professionnel. L’indigène de Montréal a une affinité particulière pour la semelle segmentée de la Air Stab, se sent bizarre en chaussure de basket et se méfie des phénomènes de mode. « Je suis tellement content de ne jamais avoir porté des Bape », il avoue. Une fois que la fierté dans sa voix s’estompe, j’entends de l’eau coulée et le bruit d’assiettes. Je lui demande s’il faisait la vaisselle tout ce temps. « Non...je prépare le dîner pour les filles », il répond, avec, j’imagine, un petit sourire.
Quelques semaines plus tard, je rencontre Dylan dans son bureau à Saint Henri pour notre shoot et entretien. Le gars avait rempli le coffre d’une mini-van de boîtes de sneakers. Des Curry Air Max 1, Neon 95 et Michigan Dunk pour son amour des Wolverines. Il y a une citation écrite à la craie sur l’un des murs : « l’excellence n’est pas un acte, c’est une habitude ». La phrase représente une philosophie que Dylan et sa femme Mia ont adoptée et appliquée à Archer Hard Goods, leur entreprise familiale. Alors qu’on parle de tissus et de son amour pour les SB, le designer roux me fait cadeau d’un autre bijou, celui-ci de Voltaire : « qui plume a, guerre a ». Dylan explique que notre façon d’écrire et de parler, d’interagir et de modeler nos vie, est une bataille pour fournir de la clarté, de l’information et du pourvoir à ceux qui nous entourent. C’est pourquoi on a le sentiment d’être en guerre lorsqu’on parle.
Je commence à mieux comprendre ce que Cristina voulait dire. Voilà un homme qui a pris une paire standard de Blazer et l’a remodelée pour en faire un hommage à Joy Division pour Sneaker Pimps Montréal. On a parlé de la basket, de ce qu’elle représentait pour lui et de comment un projet personnel a attiré tellement d’attention sur internet et généré une telle controverse. Dix ans plus tard, Dylan les a encore les chaussures. Ces sneakers, qu’il garde dans une boite en bois sur mesure, sont le fruit d’un dur labeur. Il a demandé à un ami de graver au laser les premières paroles d’une chanson intitulé « Insight ». Le choix des mots, mélancoliques et pourtant pleins d’espoir, sont le reflet de la personnalité de Dylan - un individu qui a réussit à trouver une profondeur d’esprit tout en gardant une certaine exubérance et jeunesse. Combien de personnes dans leur quarantaine changeraient de basket 3 fois pendant une session de 4h ? Même chaussure, différentes couleurs.
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I ran into Simon’s department store for a quick reprieve from the February cold. As I aimlessly wander the isles, I get a call from Cristina, who at this point I hadn’t actually met yet. She rang to get a bit more info on the project and break any potential pre-interview ice. We began discussing who else had agreed to participate, when she asked if Dylan was on the list. I paused, before admitting I didn’t know who Dylan was. “Dude… you’re nothing without Dylan,” she half-yelled, putting some elbow grease into that “nothing.” I damn sure couldn’t mess around and risk being nothing, so I had Cristina put me and him in touch. A few e-mails in, my man was genuinely concerned about whether he had enough to contribute to the project – the first of many examples of his diligence in the pursuit of quality. So we set up a quick phone meeting to iron things out.
Quick ended up being a very free-flowing and engaging hour and almost a half. We started with broad brushstrokes: favorite silhouettes, his time with Triple 5 Soul, and Tinker. There’s a spark in Dylan Adair’s voice when he talks about his admiration for Nike’s head designer and Hatfield’s iconic Air Max line. You can find out a lot about a person in that first conversation you share. Most sneaker lovers, for example, associate the Air Trainer 1 with Bo Jackson. Dylan refers to them as the “McEncroes.” Hearing him say that, I assumed he grew up around racket sports, which he confirmed when he mentioned his father was a semi-professional squash player. The Montreal native has a particular affinity for the segmented sole on the Air Stabs, feels funny wearing basketball shoes, and is generally suspicious of popular trends. “I’m so glad I didn’t drink the Bape Kool Aid,” he tells me. Once the pride in his voice subsides, I hear water run through a faucet and the clanging of plates. I ask if he’d been doing dishes this whole time. “No… I’m making dinner for the girls,” he responds, with what I imagine might have been a smirk.
A few weeks later, I meet Dylan at his office in St Henri for our shoot and interview. This dude had filled the back of a mini-van with a stack of sneaker boxes. Curry Air Max 1s, Neon 95s, and Michigan Dunks for that “Go Blue!” love. There’s a quote handwritten in chalk on one of the walls: “Quality is not an act, it’s a habit.” The phrase represents a life philosophy that Dylan and his wife Mia have embraced and subsequently applied to Archer Hard Goods, their family business. As we chat about fabrics and his love for SBs, the red-headed designer blesses me with another gem, this one from Voltaire: “Qui plume a, guerre a.” Dylan explains that as we write, speak, and interact with one another, as we design our respective lives, we are engaged in a relentless battle to provide clarity, information, and power to those around us. Ultimately, when we speak we are at war.
I begin to get a better sense of what Cristina meant. This is a man who once took a general release Blazer and refashioned it into a tribute to Joy Division for Sneaker Pimps Montreal. We talked about the sneaker and what it meant to him. How what began as a passion project gained so much online traction and generated controversy. Ten years later, Dylan still has the shoes, which he keeps in a custom wood box. They are a true labor of love. On the Nikes’ swoosh, he had a friend laser etch the opening lyrics to a song fittingly titled “Insight.” The choice of words, melancholic yet somewhat hopeful, are a reflection of Dylan’s character – a thoughtful individual who’s nurtured a depth of spirit balanced with exuberance and youthfulness. How many 40 some odd year olds would change sneakers three time during the course of a 4-hour session? Same shoe too, just different colorways.
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