English version follows French.
Auteur: Habib Siam - Traduction: Nancy Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill
Episode 1 - Yassin Alsalman
On est dans le studio chez Michael, entrain de fouiller sa caverne aux trésors remplie de vinyles, d’objets de collection de basket et de sneakers classiques. Je remarque deux paires de Barkley Air Max 94 – une haute, une basse, les deux aux couleurs des Phoenix Suns, celles de l’équipe en visite. Au moment où je repère les baskets à l’allure d’un tank, les premières à utiliser le système auto-lace Nike, j’ai le sentiment d’avoir 15 ans à nouveau. Sir Charles avait marqué 56 contre les Warriors dans le premier round des playoffs. Sprewell était toujours chauve à l’époque et n’avait pas encore étranglé son coach. Quand Michael me fit signe de la tête, je sors de ma transe et regarde la photo qu’il me montre sur son téléphone. « C’est ça qui compte », dit le DJ à la radio. Je me penche et je vois une photo de son frère aîné David, entouré de ses amis et de sa famille, content, tenant une paire de Stan Smith – les blanches avec le talon vert. On peut dire que généralement les baskets sont hors de prix, mais rien ne vaut le sentiment de redevenir adolescent à 50 ans. « Il les adorait quand il était plus jeune », dit Michael. « Il a tout fait dans ces baskets. Il les avait porté jusqu'à ce qu’il ne restait presque plus rien ». Quand adidas a ressortit la chaussure de tennis classique, le DJ de CKUT savait que ce serait le cadeau d’anniversaire parfait pour son frère. « Je suis presque sûre que D. les a porté pour dormir ce soir-là, comme on le faisait quand on était gosse et qu’on avait de nouvelles pompes. »
Un collectionneur bloqué dans les années 90, l’attachement de Michael « Pro-V » Pantin à la famille, aux proches et au crew, est profond. Quand je commence notre entretien en demandant à l’originaire de Notre-Dame-de-Grace de se présenter, il mentionne brièvement ses deux émissions radio : Off The Hook et All Da Way Live. Par contre, il passe presque plus de temps à parler des amis envers lesquels il se sent redevable, de DJ Buddha Blaze et Flow, à Widget et Tokyo Kid. « Faut que tout le monde sache », explique Pro. Après avoir fini l’entretien, je demande à Michael quelles parties on pourrait peut-être supprimer. Il répond sans hésiter : « Quoique tu fasses, tu dois garder la partie à propos de Mike la dedans. C’est mon frérot. Il m’a beaucoup appris. » Il faisait référence à son pote Michael DSK avec lequel il a partagé d’inoubliables moments à la recherche de l’ultime « sneaker high ». Pro-V insiste à partager toute reconnaissance qu’il reçoit avec les quelques choisis qu’il garde proche de lui. Ce genre de chose en dit long sur sa personne. « La communauté. Je veux dire sans ça, tu n’as pas grand chose. »
Quand Michael était plus jeune, ses parents et lui faisaient un voyage annuel à New York pour assister au Carnaval antillais du Labor Day. Les Pantins, de descendance Trinidadienne, partaient un jeudi, prenaient la route pour 7h vers le sud, et séjournaient souvent dans le même appartement à louer, au croisement de Nostrand et Church. Ces visites ont exposé le jeune Pro-V à des univers culturels qui bourgeonnaient encore à Montréal. Les sneakers, le basket, le hip hop ; il a tout observé et absorbé. Michael se souvient de se promener dans les rues de Brooklyn, les yeux rivés au sol, dans l’espoir d’un aperçu des Garnetts ou des Iversons sur les pieds d’un quelconque piéton. Il partage ses souvenirs en feuilletant « The best of the NBA » (Le meilleur de la NBA) de Jack Clary, à la recherche d’une paire player edition des Barkley Air Force Max qu’il avait hâte de me montrer. Une petite carte glisse du livre et tombe par terre ; c’est probablement une carte que Michael utilisait comme marque page. Pro la ramasse, la retourne et sourie. « Voila une carte qui a changé le cours du basket », dit-il. Je jette un coup d’œil à l’objet de collection Upper Deck. C’est Vlade Divac qui tient un maillot Charlotte Hornets. On rit ensemble, en même temps, je m’imprègne de ce qui m’entoure. « J’aime bien ce que tu as fait ici », je lui avoue en faisant référence aux rares trésors amassés au fil des années. « C’est le hip hop », répond-il. « Tout ça c’est le hip hop. C’est tout ça…du basket, aux sneakers, à tous les albums que tu vois. Tout est connecté. C’est pour ça que tout est là. »
We’re in Michael’s home studio, sifting though a treasure vault of records, sports collectibles, and classic sneakers. I notice two pairs of Barkley Air Max 94s – one high, one low, both in the Phoenix Suns road colorway. The moment I spot the tank-like kicks, the first to use Nike’s auto-lace-loop system, I’m suddenly 15 again. Chuck had torched the Warriors for 56 in the first round of the playoffs. Sprewell was still bald then and had yet to choke his coach. When Michael gives me a nudge, I snap out of my trance and look over to the photo he is showing me on his phone. “This is what it’s all about,” he says. I lean in to see a picture of his older brother David, surrounded by friends and family, gleefully holding a pair of Stan Smiths – white with the green heel tab. You can argue that sneakers are generally overpriced, but there’s no dollar tag you can put on anything that makes a 50 year-old feel like an adolescent again. “He used to love those when he was younger,” Michael says. “He did everything in those kicks. Rocked them ‘til there was almost nothing left.” When Adidas reissued the classic tennis shoe, the CKUT DJ knew they would make a perfect birthday gift for his big brother. “I’m pretty sure D. wore them to bed that night, the way we did when we were kids and got new kicks.”
A hoarder trapped in a 90s time warp, Michael “Pro-V” Pantin’s attachment to family, both kin and crew, runs deep. When I start our sit-down by asking the Notre-Dame-de-Grace native to introduce himself, he only briefly mentions his two radio shows, Off The Hook and All Da Way Live. Instead, he spends almost more time speaking about the friends he feels indebted to, from DJ Buddha Blaze and Flow, to Widget and Tokyo Kid. “Just have to let everybody know,” Pro explains. After warping up, I ask Michael which parts he would feel comfortable editing out. He replies without any hesitation. “Whatever you do, you gotta keep the part about Mike in there. That’s my guy. He taught me a lot.” He was referring to his surrogate brother, Michael DSK, who he’s been on memorable hunts with in search of the ultimate sneaker high. Pro-V is intent on sharing whatever shine he receives with those special few he keeps close and that sort of thing says a lot about the kind of cat he is. “Community. I mean, without that, you don’t have a whole lot.”
When Michael was a teen, he and his parents made a yearly trip to New York to attend the city’s West Indian Carnival every Labor Day. The Pantins, who are of Trinidadian descent, would leave on a Thursday, take the 7 hour drive south, and often stayed at the same rental apartment on Nostrand and Church. These visits exposed a young Pro V to cultural worlds that were still burgeoning in Montreal. Sneakers, hoops, Hip Hop; he observed and absorbed it all. Michael recalls walking Brooklyn streets, eyes to the ground, hoping to catch a glimpse of Garnetts or A.I.’s on a random pedestrian’s feet. He shares these memories while paging through Jack Clary’s “The best of the NBA”, looking for a pair of player edition Barkley Air Force Maxes he had been itching to show me. A small card, perhaps one Michael had been using as a page mark, slips out the book and onto the floor. Pro picks it up, flips it over, and cracks a smile. “Here’s a card that changed the face of basketball,” he says. I take a glance at the Upper Deck collector’s item. It’s Vlade Divac holding up a Charlotte Hornets jersey. We share a deep laugh, as I take in my surroundings. “I like what you’ve built here,” I admit, referring to rare memorabilia Pro has amassed over time. “It’s Hip Hop,” he responds. “It’s all Hip Hop. It’s everything… From basketball, to sneakers, to all the albums you see. It’s all connected. Everything is connected. That’s why it’s all here.”