Les nouveaux maillots des Ringleaders, créés avec un peu d'aide de PUMA, reçoivent beaucoup d'attention sur les internets, grâce en part aux superbes photos de Hassan Badran. Jetez un coup d'oeil à ce que Eight by Eight a dit à propos des nouveaux maillots, et découvrez leur récents articles en même temps! Quand vous avez fini avec votre lecture de foot, passez à la boutique prendre un maillot, ou commandez-en un en ligne avant qu'ils ne soient partis!
The Ringleaders' new kits, courtesy of PUMA, have been getting some love on the interwebs, thanks in part to Hassan Badran's awesome photos. Check out Eight by Eight's write-up about the new kits, and some of their other recent work! When you're done with your daily football reading, swing by the shop to grab a jersey, or hit the online shop to order one while you can!
The Ringleaders ont fait équipe avec le photographe Hassan Badran pour mettre en vedette leurs nouveaux maillots, créés en collaboration avec PUMA. Inspirés des nombreux matchs sans partisans, The Ringleaders voulait communiquer l'atmosphère authentique du football street. Peu importe où l'équipe se trouve, que ça soit sans partisans ou dans la pluie, ils ne font que jouer.
Le maillot exclusif au joueurs est décliné en blanc avec des numéros et logos RFC blancs, ainsi qu'un logo PUMA noir. Les maillots disponibles au public se voient déclinés eux aussi en blanc, mais avec des accents dans les couleurs classiques du RFC. Les maillots sont vendus avec des shorts pour créer un kit complet. Des maillots de gardien très limités seront aussi disponible pour quelques clients.
Les nouveaux maillots Ringleaders seront disponibles exclusivement à la boutique dès 11h mardi, le 21 juillet, et seront disponibles en ligne dès 13h.
The Ringleaders have teamed up with photographer Hassan Badran to showcase their latest uniforms, courtesy of PUMA. Inspired by countless games where nobody was watching, The Ringleaders wanted to convey the atmosphere behind authentic street football. It doesn't matter where the team is. It doesn't matter if anybody is watching. It doesn't matter what the weather is. They just play.
The players' exclusive white jerseys feature tonal numbers and lettering, as well as a tonal RFC logo, and a black PUMA logo. The jerseys available to the public for purchase feature black lettered RFC and traditional RFC and PUMA logos. The jerseys are sold with matching shorts to create an entire kit. Highly-limited goalkeeper jerseys are also available for a few very lucky customers.
The kits will be available exclusively at the shop as of 11am EST Tuesday, July 21st and as of 1pm EST online.
Herschel Supply a dévoilé la collection Automne 15 de leur populaire gamme "Studio", avec une sélection de sacs ayant une esthétique moderne et urbain. Nous avons fait équipe avec la marque basée à Vancouver pour créer un petit lookbook mettant en vedette quelques modèles disponibles à la boutique.
Des classiques, tels que les sacs Heritage et Settlement, sont reimaginés en noir, blanc, et camo, et déclinés en dans un matériel "polycoat" pour vous offrir un niveau de protection jamais vu auparavant. La collection Studio est complétée par une sélection de sacs disponibles en tarpaulin noir et vert. Chaque sac est équipé de détails importants, comme des fermetures scellés, du cuir prémium, et des logos Herschel Supply imprimés sur le sac.
La collection Automne 15 de la gamme Studio est maintenant disponible à la boutique en quantités très limitée. Passez prendre votre sac dès maintenant!
Herschel Supply has unveiled the Fall 15 iteration of their popular Studio Collection, featuring a range of bags sporting a refined urban aesthetic and offered in water-resistant materials. We teamed up with the Vancouver-based brand to shoot a small lookbook, showcasing some of the styles available at the shop.
Classics, like the Heritage and Settlement backpacks, have been reimagined in black, white, and woodland camo and rendered in a protective polycoat fabric for the first time, making sure your gear is always safe and dry. Premium tarpaulin is also used on a range of silhouettes in black and utilitarian army green to round out the Studio Collection. Each bag is finished with carefully crafted and considered details, including waterproof zippers, knotted vegetable tanned leather pulls, and woven or screen printed Herschel Supply logos.
The Fall 15 Herschel Supply Studio Collection is now available at the shop in very limited quantities. Come grab your bag while they're still available!
English version follows French.
Auteur et traducteur: Habib Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill
Il y a presque une décennie, je suis tombé sur un blog de baskets, à l’époque nouveau, appelé Sneaker News. Le site avait une sous-page intitulée « WDYWT - What Did You Wear Today » [Qu’avez vous porté aujourd’hui] qui permettait aux passionnés de sneakers de tous les coins de partager ce qu’ils avaient aux pieds. Au fil du temps, j’ai développé une liste de favoris parmi ceux qui postaient régulièrement. Javier Texas Teacher avait une collection de Jordan de malade qui, depuis, a évolué vers une sélection bien plus éclectique. Les choix quotidiens de Tony Diamonds venaient d’une série ridicule de Dunks du type skateboarding ainsi que sportswear. Deux autres mecs ont attiré mon attention, initialement parce qu’ils étaient du Canada, mais aussi parce que ces gars avaient des petites perles. Les baskets des Cid the Kicks étaient en général bien usées, un changement rafraîchissant des chaussures sans plis qui dominent les réseaux sociaux et un signe certain que ses Nikes avaient du vécu. Il y avait aussi Toddy Flores, surnommé Kid Kicks, qui portait tout, des Superstars aux Jack Purcells, des éditions limitées impossibles à trouver aux « general releases », accessibles à tout le monde.
Quelques diplômes, un boulot, et un déménagement à Montréal plus tard, le nom de Toddy était souvent mentionné dans les cercles d’amateurs de baskets. Vu de l’extérieur, il semble mener une vie de rêve : une famille affectueuse, plusieurs entreprises florissantes, une carrière de DJ qui l’a vu ouvrir pour des artistes comme Dave Chappelle… et des baskets, beaucoup beaucoup de baskets (et non, ce n’est pas une faute de frappe). Les jaloux sont envieux, et pour quelqu’un qui a un travail aussi public que Toddy, on s’attendrait à entendre quelques ragots. Je ne supposerais pas qu’on n’ait jamais dit du mal du doyen de la communauté de sneakers Montréalaise, mais je peux témoigner que ça n’a jamais été fait en ma présence. Malgré un emploi du temps chargé, mon gars a fait en sorte de pouvoir pour me rencontrer à trois occasions différentes pour ce projet. On a mené notre entrevue au restaurant Junior’s, et quand j’ai remarqué que le son était dominé par une symphonie de réfrigérateurs industriels, Toddy était réellement excité à l’idée de tout refaire. « Je pourrais parler de basket éternellement », me réassure-t-il, et on a bien failli, en faisant plus de 20 minutes de notre deuxième entrevue avant de remarquer qu’on n’enregistrait pas.
Durant les premiers moments de notre entrevue initiale, Toddy avait l’air un peu agité. Je ne pouvais pas dire si son tumulte était du à une surabondance de responsabilités, ou au fait qu’un étranger s’immisçait dans son enfance. Quelque chose a changé quand on a commencé à parler des Philippines. Une posture raide cède la place à un comportement plus détendu, alors que Toddy raconte la migration de sa famille à Montréal, s’installant initialement à Cotes-des-Neiges avant de déménager à la Rive Sud. Malgré son départ à l’âge de deux ans, l’influence philippine sur l’identité du propriétaire de club est palpable. « En grandissant, on a fait en sorte de ne pas oublier nos racines », explique-t-il. « Mes parents ont essayé de nous apprendre, ou nous encourageaient à toujours parler, notre langue maternelle ». La maison des Flores reste décorée d’artefacts et de rappels culturels de leur pays natal, une esthétique qui s’étend au restaurant Junior’s. Perché sur un des murs de l’établissement, une fourchette et une cuillère en bois symbolise le coté communautaire de casser la croute, un aspect important de la tradition philippine. L’ardoise en dessous des ustensiles croisés lit « sarap », tagalog pour savoureux ou délicieux.
Le décor de Junior’s donne à l’endroit un air de patio, une extension de la cour-arrière chez quelqu’un. La configuration est probablement ce qui contribue à l’atmosphère accueillante du restaurant. A un moment donné, durant notre rencontre, la porte s’ouvre soudainement. Un étranger rentre et commence à regarder autour de lui, jusqu'à ce que Toddy lui offre de l’aide. « Oh, je passais juste par là et j’ai vu toutes ces chaussures », explique l’homme, en pointant à d’innombrables pompes étalées sur le bar. « Je suis curieux… Qu’est ce que c’est que vous faites ? » Toddy et moi, on rigole et on lui explique qu’on travaille sur un projet de sneakers, et on capte sa réaction – un mélange égal d’intrigue et de confusion. Des hommes adultes pris dans une réminiscence sur leurs premières paires, et toutes celles qu’ils ont acheté depuis. Un de ces deux hommes les raccroche, après plus de 30 ans de chasse, de collection, et d’usage. « Je ne sais pas si j’aurais jamais complètement fini, mais il faut définitivement que je prenne du recul », reflète Toddy. Quand je lui demande pourquoi, il commence à parler d’une nouvelle phase dans sa vie, ce qui m’a rappelé ce que Yassin m’avait dit quand je lui ai posé une question similaire : « les priorités ». En fin de compte, on aura toujours Paris, je suppose.
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Almost a decade ago, I stumbled onto a then-new footwear blog called Sneaker News. The site ran a sub-page titled WDYWT - What Did You Wear Today, which allowed sneaker enthusiasts from all over to share what they had on feet. Over time, I developed a list of favorites among those who posted regularly. Javier Texas Teacher had a crazy collection of Jordans, which has since evolved into a much more eclectic line-up. Tony Diamonds’ daily picks drew from a ridiculous Dunk spread of both the skateboarding and sportswear variety. A couple of other cats caught my eye, initially because they were Canada-heads, but also because these dudes packed gems. Cid the Kicks’ sneakers usually showed heavy wear, a refreshing departure from creaseless shoes that dominate social media and a sure sign his Nikes had experienced life. There was also Toddy Flores, who went by the alias Kid Kicks, and rocked everything from Superstars to Jack Purcells, impossible to find limited editions to general releases.
A couple of degrees, a job, and a move to Montreal later, Toddy’s name came up frequently in sneaker circles. From the outside looking in, he appears to lead a dream-life: a loving family, multiple successful businesses, a DJ career that’s seen him open for the likes of Dave Chappelle… and kicks, a lot lot of kicks (and no, that’s not a typo). Jealous ones envy, and for someone whose work is as public as Toddy’s, you’d expect to hear some chatter. I won’t assume no one’s bad-mouthed the elder statesman of the Montreal sneaker community, but I can testify it’s never happened in my presence. Despite a Big Pun type heavy sched, my man made time to meet with me on three separate occasions for this project. We conducted our interview at Junior’s restaurant, and when I realized the audio was dominated by a symphony of industrial fridges, Toddy was genuinely excited at the prospect of a redo. “I could talk about kicks forever,” he assured me, and we damn near did, going 20 plus minutes into our second sit down before realizing the recorder was not on.
During the opening moments of our initial interview, Toddy seemed a little fidgety. I couldn’t tell if his restlessness was due to a glut of responsibilities, or to having a stranger pry into his childhood. Something shifted though when we started talking about the Philippines. An upright posture gives way to a more relaxed demeanor, as Toddy recounts his family’s migration to Montreal, initially settling in Cotes-Des-Neiges then moving to the South Shore. Despite relocating at age two, the pinoy influence on the club owner’s identity is palpable. “Growing up, we made sure that we didn’t forget our roots,” he explains. “My parents tried to teach us, or always keep us talking, our native language.” The Flores household remains decorated with artifacts and cultural reminders of their homeland, an aesthetic that extends to Junior’s restaurant. Perched on one of the eatery’s walls are a wooden fork and spoon, to symbolize the communal aspect of breaking bread, an important part of Filipino tradition. The chalkboard under the crossed utensils reads “sarap,” Tagalog for tasty or delicious.
unior’s decor gives the spot a bit of a patio feel, an extension of someone’s backyard. The set up is probably what contributes to the restaurant’s homely and inviting feel. At one point during our talk, the door swings open. A stranger walks in and starts looking around, until Toddy offers assistance. “Oh, I was just walking by and I saw all these shoes,” the man explains, pointing to the countless kicks sprawled across the bar. “I’m curious… what do you guys do?” Toddy and I share a laugh, explain that we are working on a sneaker project, and take in the man’s reaction – an even mix of intrigue and confusion. Grown men reminiscing over their first pairs, and all the subsequent ones they’ve since purchased. One of said two men is hanging them up, after 30 plus year of hunting, collecting, and wearing. “I don’t know that I’ll ever be done, but I definitely need to take a step back,” Toddy reflects. When I ask why, he begins to speak of a new phase in his life, and I’m reminded of something Yassin told me when I’d asked him a similar question: “Priorities.” In the end, we’ll always have Paris, I suppose.
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I Love Ugly vient de dévoiler leur lookbook pour le mois de juillet, et c'est spectaculaire comme d'habitude. Ce mois-ci ils ont opté pour un lookbook conceptuel, sans mannequin qui sur joue l'inspiration de la collection et non sur les vêtements. Jetez-y un coup d'oeil ci-dessous et passez à la boutique découvrir les nouveautés de la marque néo-zélandaise,
I Love Ugly just dropped their July editorial, and it's awesome as usual. This month, they've opted for a conceptual, model-less editorial that is more about the general aesthetic of the collection than the clothes. Check it out below and swing by the shop to check out the latest arrivals from the New Zealand-based brand.
En début de semaine, il fût l'objet du plus récent épisode de C'mon Feet, et aujourd'hui on annonce que Tron vendra, pour une durée limitée, des tirages de ses photos sur Instagram et Flickr. Pour seulement $100, vous recevrez un tirage 16x20 de votre photo préférée. C'est l'occasion parfaite de vous trouver quelque chose pour votre nouvel appartement!
Tron travaille avec nous depuis un an à capturer un côté de Montréal que les gens ne voient pas souvent. Les tirages disponibles sur sa page Flickr et Instagram réussissent à capturer la beauté de notre ville et de ses résidents. Visitez sa page Instagram, ainsi que sa page Flickr, pour voir ce qui est disponible, et envoyez-le un DM sur Instagram pour placer votre commande!
We profiled him on C'mon Feet at the beginning of the week, so we figured it was a good way to close out the week by announcing that Tron will be selling prints off his Instagram and Flickr feeds. Now's your chance to grab a 16x20 print, priced at $100, for that new apartment you moved into on July 1st.
Tron's been working for OTH for the last year, shooting a side of Montreal that few succeed in capturing accurately, and the prints available on his Instagram and Flickr page truly capture the beauty of our city and it's people. Hit his Instagram and Flickr to check out what's available, and hit him up with a DM on Instagram to place your order!
English version follows French.
Auteur et traducteur: Habib Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill
Je ne savais pas trop quoi penser de Tron les quelques premières fois qu’ou on s’est rencontré. Les grands de taille peuvent être distants. Je le sais par expérience, mais mon gars avait une propension pour les mots plutôt éparse. Il omettait parfois les salutations verbales en faveur d’un hochement de la tête, ou d’un clignement des yeux momentané pour signaler son accord. Je n’arrivais pas à déterminer si Tron était réservé ou un peu antisocial, mais peu importe. Il prenait de méchantes photos, et le reste, j’étais prêt à le tolérer. Plus tard, quand j’ai appris que le photographe faisait partie de Mook Life, un collectif local d’artistes lâchement assemblé, ça façon d’être me semblait plus logique. Ces gars-là sont… un tout petit peu différents, et c’est probablement pour ça que les mooks sont parmi mes personnes préférées dans cette ville. De Pro-V et Buddha Blaze, à Stantroitsky et CeasRock, ces Montréalais un peu décalés ont une vision unique, une entente décentrée du monde, qui est en même temps distinctive et rafraichissante. Tron n’en pas une exception.
« Mon vrai nom est un peu trop banal », rigole le natif du coté Ouest en expliquant les origines de son pseudonyme. Son surnom dérive d’une ligne célèbre de FUBAR, un documentaire canadien de Michel Dowse. « Tron funkin blows », tag un des protagonistes sur l’asphalte. Il se peut aussi qu’il y ait une connexion au film Disney où Jeff Bridges se retrouve piégé dans un jeu vidéo. Au fil des années, l’homme responsable pour la palette visuelle de C’mon Feet a développé une longue liste de variations. On a Tronald MacDonald, « parce que j’aime vraiment les cheeseburgers, après tout », Harry Tronick Junior, Genghis Tron, et le douteux Tron Madden ‘96. Il y a quelques suggestions qu’il a du refuser poliment – parmi celles-ci sont Eltron John et Elton Tron. « C’est un peu parti dans tous les sens », se marre-t-il. « Plus ou moin, tu dis Tron et tout le monde… bon, pas tout le monde, je ne suis pas Kanye mais… tu sais, les gens savent de qui tu parles ».
Les noms d’emprunts sont espiègles, un coté de la personnalité de Tron qui a fait de chacun de nos shoots une expérience mémorable. Quand je l’interroge sur son approche de la documentation de quartiers et des gens qui y habitent, je commence à mieux comprendre comment des identités multiples peuvent être utiles dans des environnements différents. « Il s’agit vraiment (…) de descendre au niveau de la rue », Tron élabore sur ce qui est fondamentalement une philosophie d’anthropologue. « L’essentiel est de se fondre dans la société autour de soi ». C’est pour ça que Tron s’embarque sur ses expéditions photo avec son appareil camera, un objectif qu’il surnomme le G-Unit, et une paire de baskets confortable. Sans carte et sans assortiment d’équipement, ou quoique ce soit qui indiquerai qu’il vient d’ailleurs. Le comportement des gens change quand ils aperçoivent un regard d’étranger. Cette conscience de soi rend difficile de capturer ce que Tron appelle des moments distinctifs, des évènements naturels et aléatoires.
Tron shoot littéralement de la hanche, pour emprunter une expression américaine. Un viseur devient presque obsolète quand on utilise le même objectif fixe depuis plus de 3 ans. Cerveau et vision reconditionnés, Tron voit pratiquement tout dans ce format 50 mm, sans zoom. La caméra est une extension de son corps, un membre en prime qu’il manipule avec dextérité et une subtilité extrême. Il y avait des fois où j’étais debout, à coté de lui, ignorant le fait qu’il prenait des photos. Mais ça c’est Tron, toujours prêt à saisir le moment et jamais trop concerné par les imperfections mineures. « Prendre des photos : parfois il s’agit de plus que la qualité de la photo ou du cadrage. C’est vraiment plutôt ce moment figé et sa représentation », dit-il, en distinguant entre l’acte de prendre une photo et le processus organisé d’en faire une. Le coté plus introspectif du photographe continue de lutter avec un problème qui concerne tout travail artistique : « Tu peux pas saisir la vie. Personne n’a réussi à la faire. »
I didn’t know what to make of Tron the first few times we met. Tall people can be aloof. I know this from experience, but my man’s proclivity for words was fairly sparse. Sometimes, he’d nix verbal greetings in favor of a nod, maybe a momentary blink of acknowledgement. I couldn’t tell if Tron was reserved or a little anti-social, but it didn’t matter much. He had a mean lens-game, and anything else, I’d gladly put up with. When I later learned the photographer was part of Mook Life, a loosely knit local artist collective, his demeanor made more sense. Those dudes are… just a little different, which is likely why some my favorite people in this city are Mooks. From Pro-V and Buddha Blaze, to Stantroitsky and CeasRock, these off-kilter Montrealers have a unique vision, a decentered view of the world, which is both distinctive and refreshing. Tron is no different.
“My real name is a bit too basic,” the West Side’s native son jokes as he explains the origins of his moniker. The nickname draws on a famous line in Michael Dowse’s Canadian documentary FUBAR. “Tron funkin blows,” one of the protagonists spray paints on asphalt. There also may or may not be a connection to the Disney flick where Jeff Bridges gets stuck in a video game. Over the years, the man behind C’mon Feet’s visual palette has developed a long list of variations. We have Tronald MacDonald, “because I do in fact love cheeseburgers,” Tronald Trump, Harry Tronick Junior, Genghis Tron, and the shaky Tron Madden ‘96. Some suggestions he’s politely turned down – Eltron John and Elton Tron are two such examples. “It’s kind of gone all over the place,” he chuckles. “More or less, you’ll say Tron and everyone… well, not everyone, I’m not Kanye, but… you know, people know who you’re talking about.”
The aliases are playful, a side of Tron’s personality that made memorable experiences out of every shoot. As I ask about his approach to documenting neighborhoods and the people in them, I begin to get a sense of how multiple personas might be useful for different environments. “It’s really about (…) getting down to the street level,” Tron describes what is essentially an anthropological philosophy. “The real essence is blending in with society that’s around you.” This is why Tron embarks on his photo expeditions with a camera, a single lens he calls the G-Unit, and a comfortable pair of sneakers. No maps and no assortment of equipment, or anything else that screams outsider. People’s behavior changes when they’re aware of a foreign gaze. This self-consciousness makes it impossible to capture what Tron refers to as distinctive moments, natural and very random occurrences.
Tron literally shoots from the hip. A viewfinder is almost obsolete when you’ve been using the same fixed lens for over 3 years. Brain and vision reconditioned, Tron sees practically everything in that zoomless, 50 mm format. The camera is an extension of his body, a bonus limb he manipulates with dexterity and utmost subtlety. There were times I was standing next to him, unaware he was snapping away. That’s Tron though, always ready to shoot and never too worried about minor imperfections. “Capturing photos sometimes is not about the quality of the photo or the frame. It’s very much about that moment in time and the representation,” he says, distinguishing the act of taking a photo from the staged process of making one. The more introspective side of the photographer continues to grapple with an issue that concerns most artistry: “You can’t capture real life. No one’s figured it out.”
English version follows French.
Auteur et traducteur: Habib Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill
Le trajet de bus de Mile End à Cote-des-Neiges est assez court. Le 160 vous y prends, à moins de 5 kilomètres et sans transfert, mais les quartiers paraissent être des mondes à part. Le paysage assez homogène de Mile End, ponctué par des barbes, des Chihuahuas et des lattés, cède lentement la place à une démographique que certains appelleraient ethnique. Les tresses remplacent les raies de cheveux, les saris deviennent plus communs que les pantalons joggers et les patties plus faciles à trouver que les bols végétaliens. On est à Cote-des-Neiges, où l’on trouve une grande populace immigrante, l’Oratoire St-Joseph perché sur la ville et Le Plaza – un espace culturel important à Montréal, devant le quel je suis passé à plusieurs reprises, à pieds, à vélo, en voiture, sans jamais rentrer. Quand j’ai invité Tali à participer à ce projet, ces préconditions étaient qu’on mène le shoot au Plaza et qu’on passe par Swagg City, un sneaker spot hyper bizarre mais vraiment intéressant qui se trouve dans le centre commercial.
« J’ai choisi Le Plaza parce que c’est comme un repère dans mon histoire, en grandissant dans ce quartier », explique Nantali Indogo quand je l’interroge sur le choix du lieu. « [C’était] juste où on allait, où nos parents allaient, où nos mères allaient pour magasiner ». La chanteuse de Nomadic Massive reflète sur l’aspect générationnel de l’institution Montréalaise et sur son importance pour la communauté caraïbe et d’autres communautés immigrantes. Qu’il serve comme espace publique où des individus d’origines diverse socialisent ou un endroit où les enfants lugent en hiver dans le parking, Le Plaza est un exemple parfait de ce que W.E.B. DuBois appelait un « point de transfère ». Le sociologue Afro-Américain a inventé le terme pout décrire des espaces de contact entre différentes cultures, où les gens interagissent et échangent leurs connaissances. Ces espaces liminaux sont importants à la négociation de significations, d’identités et d’histoires. C’est le sentiment que j’ai eu mes 15 premières minutes au Plaza. Me baladant dans le centre, en attendant Tali et Tron, j’ai vu un kiosk de bagel, un dépôt de tapis perse, et un supermarché chinois. Dans la cour alimentaire en bas, le Subway avait fait faillite, mais le resto de Jamaïcain était bien animé.
La présentatrice de Radio Canada n’exagérait pas quand elle a décrit Le Plaza comme un fourre-tout culturel. Elle s’est aussi référée à l’espace comme étant plutôt un « mall » qu’un centre de commerces. Je ne comprends pas entièrement ce qu’elle veut dire jusqu'à ce qu’elle fasse une remarque concernant le genre de magasin qu’on y trouve. « On n’a pas de Gap dans Le Plaza », s’esclaffe Tali. Je pense directement à un morceau de Chris Rock, dont je ne suis pas entièrement sure de l’origine, mais je dirais : la cassette audio Bigger and Blacker. « Chaque ville a deux malls », dit le comédien dit. « Le mall des blancs, et le mall que les blancs fréquentaient auparavant ». Il y d’importantes implications raciales et sociales intégrées dans ces deux commentaires sur les tendances des consommateurs et les types de produits auxquels ils ont accès. Tali explique comment certaines modes peuvent créer des divisions culturelles et accentuer la marginalisation. Dans les milieux défavorisés, des pompes neuves sont un symbole d’opulence et de succès, glorifiées par le Hip Hop et les valeurs de consommation capitalistes.
Jusqu'à il y a quelques années, je connaissais Tali juste en tant que musicienne. Elle m’avait invité à souper il y a 4 étés, et bien qu’il soit dur de refuser ses champignons farcis, j’y suis quand même allé à contrecœur. Les Grizz jouaient contre les Spurs dans le premier tour, et c’était le 6ème match ce coir là. Z-Bo, Marc et les gars étaient à une victoire de remporter la série. Je n’ai absolument rien dis jusqu’au lendemain. Je n’étais pas habitué à mettre mes engagements sociaux devant le basket. Tali se marre et admet qu’elle avait constamment envie de disparaître furtivement pour apprendre le score. Son amour pour le basket est profond et a commencé à un jeune âge. « Il y’avait un moment dans ma vie (…) où je n’avais pas d’identité. Mon identité c’était le basket », partage l’ex-athlète et entraineur universitaire. J’étais sincèrement excité de découvrir ce coté accro du basket de quelque que j’aimais et admirais depuis bien longtemps, mais presque aussi agacé de découvrir que Tali avait le câble à la maison. Si seulement j’avais su que manger les champignons tout en regardant le match était en fait une option.
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It’s a short bus ride from Mile End to Côte-des-Neiges. The 160 takes you there in under 5 klicks and no transfers, but the neighborhoods seem worlds apart. Mile End’s fairly homogenous landscape, punctuated by beards, Chihuahuas, and lattes, slowly morphs into what some might call a more ethnic make-up. Braids replace side parts, saris outnumber joggers, and patties are easier finds than vegan bowls. This is Côte-des-Neiges, home to a large immigrant population, a perching St-Joseph’s Oratory, and The Plaza – an important cultural space in Montreal, that I had walked, biked, and driven by, but never stepped into. When I invited Tali to participate in the project, her preconditions were that we conduct the shoot at The Plaza and drop in to Swagg City, the center’s crazy odd but really interesting sneaker spot.
“I picked The Plaza cause that’s like a landmark in my story, growing up in this neighborhood,” Nantali Indongo explains when I ask about her choice of location. “[It] was just really where we went, where our parents went, where our mothers went to shop.” The Nomadic Massive singer reflects on the generational nature of the Montreal institution and its importance to Caribbean and other immigrant communities. From serving as a public space in which people from different backgrounds socialized to one where kids went winter parking lot tobogganing, The Plaza is a perfect example of what W.E.B. Dubois called a point of transference. The African-American sociologist coined the term to describe places of contact between different cultures, where individuals intermingle and exchange knowledge. These liminal spaces are important to negotiating meanings, identities, and histories. This is the sense I got my first 15 or so minutes at The Plaza. Wandering around, waiting on Tali and Tron, I saw a bagel kiosk, a Persian carpet depot, and a Chinese grocery store. In the food court downstairs, the Subway had gone bankrupt, but the Jamaican jerk chicken joint was bustling.
The CBC broadcaster wasn’t lying when she called The Plaza a cultural hodgepodge. She also referred to the space as more of a mall than a shopping center. I don’t catch her drift until she comments on the type of stores the building houses. “We don’t have Gap at The Plaza,” Tali laughs. My mind wanders to a Chris Rock sound bite whose origin I can’t entirely pin, but I want to say the Bigger and Blacker audiotape. “Every town has two malls,” the comedian says. “The white mall, and the mall white people used to go to.” There are important racial and social implications embedded in both of these comments on consumer patterns and product types. Tali speaks to how certain fashion sensibilities can create cultural division and accentuate marginalization. In less economically favored circles, fresh kicks are symbols of opulence and success, glorified by Hip Hop and the consumer-industrial complex.
Until a few years ago, I only knew Tali as a musician. She’d invited me to dinner about 4 summers back, and though it’s tough to turn down her stuffed mushrooms, I only reluctantly went. The Grizz were playing the Spurs in the first round, and that night was Game 6. Z-Bo, Marc, and them had a chance to clinch. I said not a word, until the next day. I wasn’t used to putting social engagements ahead of hoops. Tali chuckles and admits she consistently wanted to sneak away from company for score updates. Her love for basketball started young and runs deep. “There was a time in my life (…) where I didn’t have an identity. My identity was ball,” the former collegiate athlete and coach shares. I was genuinely giddy to discover this hoop head side of someone I’d long loved and respected; but just as annoyed to discover Tali had a cable hook up at home. Had I only known that eating mushrooms and watching the game was actually an option.
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Auteur: Habib Siam - Traduction: Nancy Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill
J’avais rencontré Michael quelques fois mais ne pouvais pas dire que je le connaissais vraiment. On s’est croisé en ville, à la montréalaise surtout, c’est-à-dire avec assez de temps pour prendre des nouvelles mais rarement assez pour aller plus loin. Normalement, tu peux repérer son look distinct à un bloc de distance. Chapeau au top, le genre de barbe que tu veux mais ne peux pas faire pousser et des pompes neuves. Toujours neuves. Il n’y a pas grand-chose qui peut m’échapper quand il s’agit de silhouette de sneakers, mais avec Mike, je dois presque toujours demander : « c’est lesquelles, celle-là ? ». Ma curiosité me donne typiquement droit à un grand sourire. Quand il avoue la vérité, c’est généralement une boutique obscure, dans un quartier obscure de la ville – voire même dans une autre ville obscure.
Il y a les amoureux de sneakers, les amateurs de sneakers, les accros de sneakers et il y a Michael De Serres-Kohnes ; ou DSK, voir même D. Michael aime et cherche tout ce qui est en lien avec les chaussures de sport, des modèles classiques, aux pancartes de présentation, aux anciennes affiches de publicité. « Je suis rentré dedans dernièrement », dit-il à propos de sa fascination pour ses souvenirs de baskets. « Je ne dirais pas que c’est économique, mais rentrer dans ce truc de sneakers super rare, difficile à trouver, c’est nouveau pour moi». Vu son appartement, j’aurais facilement pu être dupé. On dirait que sa collection a mis des années à être construite. D. ouvre le placard de la cuisine et chope une installation Nike Fit qui à l’air de sortir d’un kiosque d’une expo-sciences. En fait, c’est un exposé des technologies de textile de la compagnie, complète avec des ampoules sur des petites charnières. Il court dans l’autre chambre, s’étire vers l’étagère du haut, soulève ses talons pour plus de hauteur, et ramène quelques boites d’OG Air Max Battle Force du début des années 90. Michael porte du 42, mais celles-là c’est du 53. « Je n’avais jamais vu des boîtes aussi grande », admet-il. « Il me les fallait ».
Des sneakers sont nichés vraiment partout : sur les tables, les coins et sous les canapés. Je m’attendais à moitié à ce que le fondateur de The Sneakers High, la marque sous-laquelle D. mène tous ses projets de sneakers, sorte des goodies du four. Je veux dire ce mec à acheter un cadi remplis de balles de golf. Il dégage tellement de fierté quand il partage cette histoire qu’on croirait qu’il joue vraiment ce sport. Après 2 heures en session, Michael fouillait encore dans son stock. « Dis-moi quand tu veux qu’on s’arrête pour qu’on se mette au boulot », il propose, ne sachant apparemment pas que c’était ça le travail. « Tout est éparpillé d’ici…jusqu’à Neverland », il ajoute en se référant à ses objets de collection. Si on ne le connait pas bien, on peut penser que son amour sans limite est le reflet d’une enfance chétive et les sneakers une résistance symbolique à la vie d’adulte. Il ne pouvait pas y avoir une interprétation plus injuste du sosie de l’Alchimiste. Son amour pour les pompes et sa vision de ce que The Sneaker High peut offrir en tant qu’initiative éducative et de construction communautaire est aussi mature et progressiste que possible.
ichael est plus historien que collectionneur. Son engagement pour les sneakers est lentement passé du consumérisme à la production. Il customise des pompes, reconçoit des vêtements et organise des expos. Plus on discute, plus je me rends compte à quel point D. est immergé dans tous les aspects de la culture. Pendant un moment de sincérité, il m’avoue à quel point ça peut être invasif. Quasiment tous ses moments debout et une partie de ceux où il dort sont occupés par une idée en lien avec les baskets. Pendant que Tron prend des photos, Mike se tourne vers un porte-magasines à côté du frigo. « Sneaker Freaker », il montre la publication australienne. « C’est la meilleure », il continue après une pause de 15 secondes. « Mais je n’ai pas le 1 et 2 », il conclue après presque une demi minute. Je suppose que les longues pauses sont parce que D. gère deux conversations en même temps, une interne et l’autre avec nous. Je suis prêt à parier mes Paul Browns que les deux étaient sur les sneakers.
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I met Michael a couple of times but couldn’t say I really knew him. We’d occasionally bump into each other but mostly in that Montreal kind of way, where you have time to catch up but rarely enough to get deep. You could spot his distinct look from about a block away. Hat game proper, the type of beard you want but can’t grow, and fresh kicks. Always fresh kicks. There’s little you can sneak by me as far as sneaker silhouettes go, but with Mike, I almost always have to ask: “What are those?” My curiosity typically nets me a grin. When he does come clean, it’s usually some obscure store, in some obscure part of town – or even some obscure other town.
There are sneaker lovers, sneaker enthusiasts, sneakerheads, and then there’s Michael De Serres-Kohn; or DSK for short and D. for even shorter. Michael loves and hunts anything related to athletic footwear, from classic models, to in-store display signs, and old advertisement posters. “It’s something that I’ve gotten into recently,” he says of his fascination for sneaker memorabilia. “I wouldn’t quite call it thrifting, but getting into this super rare hard-to-find vintage sneaker stuff is new to me.” By the looks of his apartment, I could’ve easily been duped. His collection seemed like it would’ve taken years to build. D. opens the kitchen cupboard and reaches for this Nike Fit installation that looks straight out of a science fair kiosk. It’s basically an exposé of the company’s different textile technologies, complete with rotating vials. He runs over to the other room, stretches to the top shelf, lifts the back of his heels for added leverage, and grabs a couple of boxes of OG Air Max Battle Force from the late 90s. Michael wears a size 9, but these are a 17. “I’d never seen boxes that huge,” he admits. “I kind of had to have them.”
Sneakers are nestled in every possible nook: on tables, in corners, and under couches. I half expected the founder of The Sneakers High, the brand under which D. conducts all kick-related projects, to bust goodies from out the oven. I mean, this dude once bought a shopping cart full of golf balls. He beams with so much pride as he shares the story, you’d think he actually played the sport. About 2 hours into our session, Michael is still rifling through his stash. “Let me know when you need me to stop, so we can get to work,” he offers, seemingly unaware that this was the actual work. “It’s scattered from here… to Neverland,” he adds, referring to his collectibles. If you didn’t know any better, you might take his unfettered enthusiasm as a reflection of stunted childhood, and sneakers a symbolic resistance to getting grown. There couldn’t be a more inaccurate read on the Alchemist look-alike. His love for kicks and his vision for what The Sneaker High can offer as an educational and community-building initiative are as mature and forward thinking as can be.
Michael is more of a historian than a collector. His engagement with sneakers has slowly shifted from consumerism to a more production-based role. He customizes kicks, redesigns outerwear, and curates exhibits. The more we chat, the better I understand the extent to which D. is immersed in all aspects of the culture. In a candid moment, he shares how invasive it can all get. Almost every waking moment, and a portion of the sleeping ones, are occupied by some runner-related reflection. While Tron is snapping pics, Mike turns to a rack of magazines by his fridge. “Sneaker Freaker,” he points to the Australian publication. “The best,” he continues after a full 15-second break. “But I don’t have 1 and 2,” he concludes, almost a full half minute later. I assume the long pauses are because D. is carrying two conversations at once, one internal, and one with us. I’m ready to bet my Paul Browns they were both sneaker related.
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À l'occasion de leur collection TimeZone, on a fait équipe avec Obey pour créer un t-shirt et un crewneck qui rendent hommage à notre magnifique ville. Jetez un coup au lookbook, et surveillez la boutique pour l'arrivée d'une nouvelle installation Obey avant le lancement du t-shirt et du crewneck ce samedi.
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We teamed up with Obey to create a t-shirt and crewneck paying homage to our fine city as part of their TimeZone collection. Check out the rest of the lookbook below, and be on the lookout for a new Obey installation at the shop as we get ready to drop the t-shirt and crewneck on Saturday morning.
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English version follows French.
Auteur: Habib Siam - Traduction: Nancy Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill
Mon pote 80 et moi avons fait la ville en vélo, pour mon initiation dans le Bike Gang crew. On a commencé à Place des Arts, pour traverser le pont qui mène à l’Ile Sainte-Hélène, puis on est remonté au Parc La Fontaine. En négociant nos options pour diner, 80 a proposé un spot appelé Omnivore. J’étais passé devant ce restaurant un bon nombre de fois. J’avais jeté un coup d’œil par la fenêtre une ou deux fois, sans jamais vraiment rentrer. Plusieurs facteurs ont contribué à mon hésitation, le premier étant la localisation. Au cours de mes deux premières années à Montréal, l’espace qui faisait le coin sur Marianne et Saint Laurent avait connu environ quatre commerces différents. Malgré le fait qu’ils avaient survécu beaucoup plus longtemps que les locataires précédents, par précaution, j’avais fait une croix sur le restaurant libanais, une victime potentielle.
L’autre truc qui me dérangeait discrètement était que je ne savais absolument pas ce qu’un omnivore était. « Vas-y mec », rit Ali Sleiman, co-propriétaire du restaurant avec son frère Akram et leur ami Charbel. « J’ai abandonné la fac et je sais ce qu’un omnivore veut dire ». Mon diplôme d’études supérieures avait encore moins de valeur que ce que pensait. Le grillmaster extraordinaire m’a expliqué qu’il avait appris la définition en regardant Jurassic Parc, quand un scientifique a défini trois catégories de dinosaures : les carnivores, les herbivores et les omnivores. Ces derniers mangent de la viande, des plantes et plus ou moins tout ce qu’ils ont sous la main. Quand Charbel et Akram ont ouvert Omnivore ils voulaient satisfaire tous les goûts. Le nom collait bien.
Akram, appelé Aks par ses amis, travaillait au grill pendant ma première visite. Le menu n’est pas très long, mais peut être déroutant parce que tout fait saliver. Je décide de prendre un sandwich Djaj mais lui demande de mettre des pommes de terre à la place des cornichons. « Ici on ne met pas de pomme de terre dedans. C’est comme ça que les autres font », Akram balance. En rigolant, je le supplie de m’accorder une exception, mais il dit que le restaurant n’a pas de pomme de terre. Directement dans mon champ de vision, il y a, ce qui semble être, un bol de patates Yukon Gold coupées en dé. « Ce mec est juste un [insérer explétif] », je me dis, mais je sais qu’il ne faut jamais contrarier la personne qui te fait à manger. La première bouché de ce poulet a totalement changé mon humeur. Grillé à la perfection, avec une sauce à l’ail sans une goûte de mayo, ce shish taouk défoncerait n’importe quel taouk que je n’ai jamais mangé chez moi. Je n’étais toujours pas un grand fan d’Aks mais j’étais certainement prêt à le supporter les prochaines fois.
Les visites à répétition étaient fréquentes : au rythme de quatre fois par semaine au moins. La dernière année et des poussières a probablement été la plus dure pour moi et Omnivore est devenu un havre personnel. Toute l’équipe m’a toujours accueilli et traité avec de l’affection, à un moment où j’avais perdu tout ancrage et j’ai le plus profond sentiment de gratitude pour ça. Finalement, j’ai même accepté Akram, dont l’intuition du basket est appréciable. Il avait insisté que Wisconsin battrait Kentuchy au Final Four de cette année, pronostiqué la dominance de Kaminski et prédit que Duke remporterai les finales de 5 points. Ali se marre quand je lui raconte ma première rencontre avec Aks. « Il est juste comme ça parfois », l’originaire de Beyrouth s’ouvre. « En grandissant, il était plus comme un père qu’un frère et il devait l’être parce que mon père travaillait tout le temps ». Ali devient un peu émotionnel quand il se rappelle le déménagement de sa famille du Liban à New Jersey, puis Montréal. Il précise aussi qu’Omnivore est un environnement sans pomme de terre. Ce que j’avais vu était, en réalité, un bol de navets.
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My man 80 and I had been cycling around the city, as part of my initiation into the Bike Gang crew. We started at Place des Arts, pedaled over the bridge to Ile Saint-Helene, then back up to Parc LaFontaine. While debating food options, 80 suggested this spot called Omnivore. I’d walked by the small restaurant a fair share of times, peeked through the window once or twice, but never actually stepped in. There were a couple of factors that contributed to my hesitation, the first of which was location. In my first two years in Montreal, the space on the corner of Marianne and St Laurent had seen about four different businesses open and close. I’d preemptively written off the Lebanese eatery as an eventual casualty, despite the fact that they had long outlasted any of the previous occupants.
The other thing that quietly bothered me was that I had no clue what the hell an omnivore was. “Come on man,” laughs Ali Sleiman, who part owns the restaurant with his brother Akram and their friend Charbel. “I’m a college drop out and I know what omnivore means.” My graduate degree apparently held even less value than I’d originally suspected. The grillmaster extraordinaire explained he’d learned the definition while watching Jurassic Parc, when a scientist outlined three categories of dinosaurs: Carnivores, herbivores, and omnivores. The latter basically eat meat, plants, and pretty much anything else in sight. When Charbel and Akram first opened Omnivore they aimed to cater to eclectic tastes. The name made sense.
Akram, whose friends affectionately call Aks, was manning the grill on that first visit. The menu isn’t extensive but can be overwhelming considering every last item looks mouth wateringly good. I settle for a Djaj sandwich but ask to substitute the pickles for potatoes. “We don’t put potatoes in there. That’s how other places do,” Akram blurts. I playfully plead for an exception but he claims the restaurant doesn’t carry potatoes to begin with. Directly in my line of vision is what appears to be a bowl of Yukon Gold spuds, freshly diced. “This dude’s just being a [insert one of many expletives],” I think to myself, but I know never to argue with the person making your food. The first bite of that chicken changed my entire disposition. Grilled to perfection, with garlic sauce that contained not a hint of mayo, I’d put the shish taouk sandwich up against any I’ve eaten back home. I still wasn’t a fan of Aks’ but I’d definitely be willing to put up with him on future visits.
The repeat trips were frequent; to the tune of four times a week, at least. The past year and change have probably been the toughest on me, and Omnivore became a personal haven. Everyone on the team always greeted and treated me with love, at a time where I’d lost all bearings – and for that, I have the deepest of gratitude. Eventually, I even softened up to Akram, whose basketball acumen is a joy to be around. He called Wisconsin over Kentucky in this year’s Final Four, predicted Kaminski’s dominance, and picked Duke by 5 in the title game. Ali chuckles when I tell him of that initial encounter. “That’s just how Aks is sometimes,” the Bidnayil native opens up. “He was more like a father than a brother growing up… and he had to be, cause my dad was working all the time.” Ali gets a little emotional when he remembers his family’s move from Lebanon to New Jersey, then Montreal. He also points out that Omnivore really is a potato-free environment. What I’d seen in the bowl were actually turnips.
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Notre photographe, Hassan Badran, était à Toronto cette fin de semaine pour l'événement Highsnobiety x Street Dreams Mag. Les photos qu'il a prises sont véritablement incroyable et on s'est dit que c'était l'opportunité parfaite pour lancer License to Travel, une série qui documentera un été rempli de voyages. Jetez un coup d'oeil aux photos de Hassan ci-dessous et suivez-le sur Instagram.
Our photographer, Hassan Badran, was in Toronto over the weekend for the Highsnobiety x Street Dreams Mag photowalk and came back with some amazing pictures. We figured it would be a great way to kick off a summer of traveling and we'll continue to file dispatches to License to Travel from around the globe over the next few months. Check out Hassan's photos below and be sure to follow him on Instagram.
English version follows French.
Auteur: Habib Siam - Traduction: Nancy Siam - Photographie: Tron - Art: Tracy Siam - Musique: Sandhill
Encore un jour neigeux à Montréal, c’est probablement le première fois depuis où je pense à mettre des bottes : hors de question. Ce sera des Air Force 1, des high tops pas les mids. C’est un peu la mission pour arriver à Longueuil, mais le fait de savoir que le métro passe sous l’eau quand il traverse le fleuve Saint Laurent rend le voyage un peu fantastique. Je revois mes notes pré-entrevue quand je spot quelqu’un qui porte une paire de Jordan 9 noir et blanche. Je me penche et je fixe les sneakers pour déterminer si c’est la rétro 2010 ou une paire du countdown pack. A ma connaissance, le premier œillet est la seule petite différence entre les deux sorties. Mon iPod passe à Where I’m From de Sean Carter. Les yeux compulsivement rivés sur les baskets, je capte la seule ligne qui est difficile à rater : « Qui sont les meilleurs MC ? Biggie, Jay-Z, ou Nas ? ».
Quelques semaines avant, j’ai parlé à Emily, la meilleure pote de Roxanne. Elle m’avait suggéré une petite variation sur la parole en me révèlant que son amie d’enfance a un truc pour Channing Tatum, Joel Ortiz et B.I.G. Muni de cette information privilégiée, j’étais déterminé à me faire un trip Narduwar et mettre la pression sur la sales rep de sneakers pour choisir son préféré – celui avec qui elle metterait si on lui donnait la chance. Ce n’est pas le genre de question qu’on pose à quelqu’un qu’on connait à peine, surtout pas quand l’entrevue est sur les chaussures. Mais l’accueil de Roxanne a établi une ambiance détendue et chaleureuse pour la séance, le tout couronné par le notoire sandwich de fromage grillé et une tentative ratée d’une demi heure pour réparer une machine à espresso pété. Dans ces circonstances, comment ne pas demander ?
Roxanne Porlier et moi avons pris notre premier contact l’été dernier quand C’mon Feet était encore une proposition à moitié écrite pour une expo. Elle avait proposé de garantir des stands et de ce fait, était une des premières personnes à aider le projet à décoller. Aussi bête que ça peut sembler, ce qui m’avait le plus frappé dans nos premiers échanges de textos était qu’elle avait un langage presque parfait – pas de fautes d’orthographe, pas d’abréviations, et rarement un accent manquant. « C’est important », souligne la jeune femme de 24 ans quand je lui fais remarquer sa parfaite syntaxe. « Ta façon d’écrire reflète ta manière de pensée et à quel point tu es attentionné en général. » Je n’ai pas été surpris d’apprendre plus tard qu’elle était enseignante. Sa passion pour les sneakers lui ont permis de connecter avec des ados dont le comportement a été défini comme problématique par d’autres éducateurs. Qu’elle porte des Jordans ou des Timberlands aux lacets défaits, le choix de chaussure de Roxanne enchantait ses étudiants et les aidait à réimaginer ce à quoi l’autorité pouvait ressembler.
Saisissant les opportunités au bon moment, Roxanne a finalement décroché un boulot avec une boîte de sneakers, en commençant par le marketing pour arriver à la vente. « Je fais toujours la blague que je suis passée de la tête aux pieds », dit-elle. Il n’y a rien que la coureuse de fond fait qui peut être banalisé. Son condo de deux étages est un méli-mélo de mondes qui semblent clasher s’ils sont pris au sens premier. Un flyer pour un concert hardcore à Café l’Inco est posé à côté du vinyl Kind of Blue de Miles Davis. En copiant l'art de Mark Chronic, elle mélange le Hip Hop avec des produits de la culture populaire comme la B.D Peanuts de Charles Schulz. Des talons sont alignés à côté de rangés de sneakers. « Quand ils ne sont plus beaux, je les mets sur une étagère », elle partage, en faisant référence à ses baskets en fin de vie. « Je les garde, parce que je trouve que (…) c’est comme un segment de ta vie, c’est comme une partie de toi… Fait que je deviens super attachée à… ben, au matériel en fait ».
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(Note de l'éditeur: Les pièces inspirées par Mark Chronic sont des copies uniques et sont destinés à un usage personnel.)
Another snowy Montreal day – probably the first time in a year I consider wearing boots, but never that. Air Force 1s it is, high tops not the mids. It’s a bit of a trek to Longueuil, but knowing the metro dips under water as it crosses the St. Lawrence River somehow makes the trip a little fantastical. I’m going over pre-interview notes when I spot someone wearing a pair of black and white Jordan 9s. I lean in and squint at the eyelets, trying to determine whether it’s the 2010 retro or a pair from the countdown pack. To my knowledge, the first lace hole is the only minor difference between the two releases. My iPod jumps to Sean Carter’s Where I’m From. Eyes compulsively focused on the kicks, I catch the one line that’s hard to miss: “Who’s the best MCs? Biggie, Jay-Z, or Nas?”
A few weeks prior, I spoke with Roxanne’s best friend, Emily, who suggested a slight variation on the lyric: Roxanne apparently has a thing for Channing Tatum, Joel Ortiz, and B.I.G. Equipped with this privileged information, I was set on pulling a Nardwuar and pressuring the sneaker sales rep into picking a favorite – the one she’d basically settle down with if given the chance. It’s not the type of question you ask someone you barely know, particularly when the context of the interview is footwear. There was something about Roxanne’s hospitality though that set the tone for a relaxed and homey session. The afternoon’s highlights included Em’s infamous grilled cheese sandwiches and a failed half hour attempt at fixing a busted espresso machine. Under the circumstances, how could I not ask?
Roxanne Porlier and I first connected last summer when C’mon Feet was still a half-written proposal for an exhibit. She had offered to help secure display stands and, as a result, was one of the first people to help the project get rolling. Silly as it may sound, what stood out most to me about our earlier text exchanges was the she used near perfect diction – no spelling errors, no abbreviations, and rarely a missing accent. “It’s important,” the 24-year-old explained when I pointed out her flawless syntax. “The way you write is a reflection on how you think and how diligent you are in general.” It came as almost no surprise when she later informed me she used to be a schoolteacher. Her passion for sneakers enabled her to bond with teens whose behavior other instructors labeled problematic. Whether she was rocking Jordans or unlaced Timberlands, Roxanne’s choice of kicks endeared her to students and helped them reimagine what authority could look like.
Catching the right breaks at the right time, Roxanne eventually landed a job with a sneaker company, starting in marketing and moving to sales. “I always joke that I worked my way down from head to foot,” she says. There’s no dumbing down in anything the distance runner does though. Her two-story condo is a cultural mish mash of worlds that might appear to clash if taken at face value. A flyer for a hardcore show at Café l’Inco rests next to a Miles Davis Kind of Blue LP. Mimicking Mark Chronic's artwork, she infuses Hip Hop into popular culture staples like Charles Schulz's Peanuts comic strips. Heels line up by rows of sneakers. “When they’re not wearable anymore, I tend to keep them, maybe put them on a shelf somewhere,” she shares, referring to older kicks with little life left. “They’re like a reflection of your life experiences. They’re a part of who you are. (…) I get really attached to them, even though they’re just material objects.”
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(Editor's note: The Mark Chronic inspired pieces are 1/1 copies and are intended for personal use only)